BREST. FONO, UN BAR À DISQUES POUR LA COMMUNAUTÉ DES MUSIQUES ÉLECTRONIQUES

Fono ouvrait ses portes le 18 février 2022 dans le centre-ville de Brest. Lancé à l’initiative de Jordan Quimerch, ce nouveau bar à disques se veut un lieu d’accueil et de convivialité pour la scène des musiques électroniques. Du funk à la trance, on pourra y dénicher des pépites de vinyles ou découvrir des artistes locaux en DJ set.

Depuis le 18 février 2022, le 46, rue Émile Zola à Brest accueille une nouvelle enseigne. Fono est un bar à vinyles. On y boit, on y grignote, et surtout on y écoute des disques et des DJs locaux. C’est un lieu de rendez-vous qui ravira les oreilles les plus pointilleuses et toute la communauté des musiques électroniques de la ville.

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© Ronan Lefeuvre

Voilà six ans que Jordan Quimerch mijote son projet, et deux ans qu’il le prépare concrètement avec son associé Julien Guyomarc’h et leur première salariée, Pauline Méar. Ayant beaucoup voyagé ces dix dernières années dans les pays anglo-saxons et les grandes villes européennes, Jordan s’est inspiré de concepts hybrides qu’il a découverts dans ses périples, des lieux « mêlant disques vinyle et événementiel, et qui rassemblent une communauté ». Il se souvient notamment du Curtis Audiophile Café à Barcelone, dont le travail sur l’acoustique et le système-son permet d’offrir une remarquable qualité d’écoute. Plus proche de nous, Jordan est aussi admiratif du 44 Tours à Nantes, bar à disques d’abord, puis label et désormais agence de booking.

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Jordan et Pauline s’activent déjà derrière le bar.

De retour à Brest, Jordan constate avec plaisir que la scène de musique électronique s’est largement développée et diversifiée. « Quand j’ai quitté Brest il y a sept ans, il y avait trois collectifs qui se montaient timidement et on écoutait surtout de la techno industrielle ». Aujourd’hui, autour du festival Astropolis, aîné précurseur et créateur de vocations, gravitent une vingtaine de collectifs qui défendent un spectre plus large de styles, de la disco à la trance. Malgré cette évolution, « aucun disquaire n’était spécialisé en musiques électroniques », signale Jordan. La ville ne manque pourtant pas d’enseignes, mais elles sont soit généralistes (Dialogues Musique, Vinyles Shop 29), soit attachées à d’autres univers musicaux (new wave pour Badseeds, rock pour L’Oreille KC).

La place était donc à prendre pour ravir les adeptes de musiques électroniques, qui participent pour beaucoup au regain d’intérêt pour le disque vinyle, objet phare de cette culture, quand bien même celle-ci s’est largement numérisée. « Le vinyle touche ceux qui ont grandi avec, mais aussi toute une nouvelle génération. J’ai pas mal de potes dans leur vingtaine qui peuvent acheter 200-300 € de disques par mois », témoigne Jordan.

« La vintage house modernisée. Une expression qui catégorise à merveille le premier disque de la DJ et productrice allemande Laurine : une bombe de quatre tracks d’influences oscillant entre vieille house des 90s, electro et hip hop » – Coup de cœur du disquaire

Étant lui-même DJ, le rayon d’occasion de Fono vient d’ailleurs directement de sa collection personnelle. Le reste du fond s’est construit en arpentant les foires aux disques ou les sites de vente spécialisés, mais aussi en lien avec les distributeurs indépendants, encore majoritaires dans la diffusion des musiques électroniques. Parmi le millier de références proposées par Fono à son ouverture, on trouve les principaux styles de musique électronique : house, techno, downtempo, trance, mais aussi des disques disco, funk, soul, reggae, hip hop et un petit rayon rock. L’objectif de Jordan est de « proposer une écoute qui soit en dehors du généraliste ou du mainstream qu’on peut entendre à la radio, quelque chose de plus underground ».

Pointu musicalement, Jordan est tout autant pointilleux sur la qualité sonore. « On prône le disque vinyle pour la qualité du support, mais ça passe aussi par le matériel, de l’aiguille de la platine jusqu’au casque d’écoute ou les enceintes, et tout ce qu’il y a au milieu. » Un financement participatif a permis à Fono de se doter d’un équipement de pointe pour offrir la meilleure expérience d’écoute aux mélomanes venus dénicher des pépites ou écouter des DJs en sirotant une bière ou un cocktail, ou en se partageant une planche apéritive.

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Car en plus d’être un lieu d’échange et de convivialité autour des musiques électroniques, Fono sera aussi un lieu festif où découvrir la scène locale. « On est à fond derrière les locaux. Dès qu’il y a des sorties de disques, des événements, on soutient », explique Jordan. Le bar proposera régulièrement des animations, notamment des soirées open platines, où de jeunes artistes pourront se produire sur inscription. Jordan prévoit aussi des initiations au mix ou à la production sur Ableton, des expositions photos, des émissions de radio avec son collectif Bside Airlines, et pourquoi pas des conférences. « L’objectif est de démocratiser l’univers des musiques électroniques », affirme Jordan.

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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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