Le livre illustré de l’écrivain finistérien François de Beaulieu, Manuel de savoir-vivre avec… L’Ankou et ses créatures de l’autre monde, publié en mai 2023 aux éditions Skol Vreizh, plonge le lecteur dans les légendes de Basse-Bretagne et de son serviteur de la mort. Unidivers a choisi de revenir sur cet ouvrage à l’occasion de la fête des Défunts, qui a lieu le 2 novembre, souvent confondu avec la Toussaint célébrée le 1er du mois, la fête de tous les Saints.
L’Ankou est une figure majeure de la mythologie bretonne. Souvent confondu avec le diable, il est le serviteur de la mort qui revient souvent dans les contes et légendes de basse-Bretagne, chargé de collecter les âmes des défunts.
Selon la tradition populaire, il est représenté soit par un vieil homme vouté très grand et très maigre, soit par un squelette recouvert d’un linceul et vêtu d’un grand chapeau noir qui cache son visage et ses longs cheveux blancs disparates. On aperçoit un visage hideux avec une bouche grimaçante ! Il tient une faux avec la lame montée à l’envers. Il se déplace en charrette, créant un bruit effrayant que l’on entend au loin, annonçant une mort prochaine dans le quartier qu’il visite. Il collecte les âmes des défunts dans sa charrette, ou sur son bateau quand il erre sur le littoral.
Issue d’un héritage celtique, la légende est cependant originaire des Monts d’Arrée dans le Finistère. Elle raconte que l’Ankou y régnait en maître dans les marais, les gorges des rivières et les recoins obscurs. De nombreuses figurations sculptées de l’Ankou sont présentes à l’extérieur ou à l’intérieur des églises bretonnes, en pierre, en bois : l’Ankou est alors un squelette aux orbites creuses, armé d’une flèche ou d’une faux.
L’écrivain François de Beaulieu, également ethnologue et naturaliste, a écrit Manuel de savoir-vivre avec… L’Ankou et ses créatures de l’autre monde, en s’aidant de documents issus de la tradition populaire et de témoignages. Le livre est sorti aux éditions Skol Vreizh et les illustrations ont été réalisées par le dessinateur morbihannais Nono, de son vrai nom Joël Auvin. Elles rendent ce manuel encore plus plaisant à lire, pour les petits comme pour les grands.
Le livre replonge chaque breton dans le rapport à la mort et aux défunts de ses ancêtres bretons. Ce sont 72 pages qui expliquent que la société paysanne d’hier était en contact permanent avec des êtres appartenant à l’autre monde. Ce qui se disait au sujet de l’Ankou, des revenants ou des korrigans comportait tous les éléments d’un véritable manuel de savoir-vivre permettant de faire face à toutes les situations. Le manuel de François de Beaulieu offre une approche distrayante d’un ensemble particulier de traditions populaires. Ce petit livre permet aussi de découvrir une culture originale, loin d’avoir complètement disparu, et dont on ne saurait ignorer la cohérence et le sens de l’équilibre.
François de Beaulieu est l’auteur de plus de 70 livres et d’une centaine d’articles de presse sur le patrimoine naturel, la faune et la flore bretonne et sur la culture de la Bretagne depuis 1967.
Après des études de lettres, d’histoire et d’ethnologie, il exerce en qualité de professeur de littérature et de sociologie au collège, au lycée et à l’Université. Ses ouvrages portent autant sur la linguistique, la faune et la flore endémiques, que sur les îles bretonnes, toujours fidèle à Skol Vreizh, la maison d’édition à Morlaix (29).
Les raisons de son intérêt pour l’Ankou sont nombreuses : d’abord, parce que son père entretenait les cimetières militaires allemands en France après la seconde guerre mondiale et aussi parce qu’il a été frappé par la légende d’un monsieur subissant une malédiction, errant avec une pierre entre le monde des vivants et celui des morts, une philosophie qui trouve son écho auprès de l’Ankou !
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