La Bretagne vient de perdre l’une de ses figures politiques les plus discrètes et les plus constantes. Claude Renoult, ancien maire de Saint-Malo et président de Saint-Malo Agglomération de 2014 à 2020, est décédé ce jeudi 18 décembre 2025, à l’âge de 77 ans.
Ingénieur de formation, passé par EDF-GDF, Claude Renoult avait conservé de ce parcours une manière singulière de faire de la politique : rigoureuse, patiente, fondée sur la méthode plus que sur l’esbroufe. Élu maire de Saint-Malo en 2014, il s’est attaché à gouverner la cité corsaire avec un sens aigu de l’intérêt général, convaincu que l’avenir d’un territoire se construit dans la durée, par le dialogue et la coopération.
Son mandat restera notamment marqué par un choix stratégique fortn celui du rapprochement assumé entre Saint-Malo et Rennes. À rebours des réflexes de concurrence territoriale, Claude Renoult fut un artisan convaincu de l’alliance métropolitaine, persuadé que la complémentarité entre la capitale bretonne et la cité maritime pouvait devenir un levier de développement équilibré pour toute la région.
Économie, French Tech Rennes / Saint-Malo, mobilités, culture : sous son impulsion, une coopération solide s’est progressivement structurée, dépassant les clivages administratifs pour se concentrer sur les enjeux réels — attractivité, emploi, innovation, rayonnement culturel. Cette vision, à la fois pragmatique et politique au sens noble, aura contribué à installer durablement une nouvelle grammaire des relations entre les deux villes.
Symbole fort de cet élan commun, le partenariat autour de la course au large incarnait parfaitement ce qu’il défendait : une Bretagne ouverte, maritime et technologique, fière de ses traditions mais tournée vers l’avenir. Chez Claude Renoult, la mer n’était jamais un décor ; elle était un horizon, une exigence, une promesse collective.
Homme d’engagement plus que de discours, il laissait volontiers la lumière aux projets plutôt qu’à sa personne. Ceux qui l’ont côtoyé évoquent un élu fidèle à ses convictions, déterminé sans jamais être brutal, soucieux de transmission et de continuité. Un maire qui croyait aux institutions locales, au travail d’équipe, et à la responsabilité publique exercée avec retenue.
Claude Renoult s’en est allé, mais l’empreinte qu’il laisse dans l’histoire récente de Saint-Malo — et plus largement dans celle de la coopération territoriale bretonne — demeure. Elle est faite de ponts plutôt que de frontières, de chantiers concrets plutôt que de slogans, et d’une certaine idée du service public.
Saint-Malo gardera la mémoire d’un maire qui sut regarder au loin sans jamais oublier le rivage.
