Qui connaissait le mot « confinement » ? Qui l’avait employé ne serait-ce qu’une fois ? Pas beaucoup de monde certainement. Pourquoi le Président l’a-t-il employé ? « cloîtré » vous voyez ça ? Sinistre , sauf pour les amateurs de la Trappe, bien entendu. « assigné à résidence »… ça sent la police et le bracelet électronique. Quant à la « quarantaine » c’est la peste noire, le choléra et les bûchers qui débarquent avec le mot…
« Confinement » : Le mot est plutôt joli et il se termine même de façon sympathique. Le mot, oui, mais la chose… Il faut l’amadouer.
Alors on a commencé par la méthode Coué : « C’est pour ton bien ! Rester enfermé à la maison, ce n’est pas une contrainte, tu vas faire un tas de choses… Allez, positive » ! Je ne sais pas si marche pour les autres, mais pour nous ça a été un fiasco.
Après le déjeuner, on a essayé la relaxation. A deux. Et en musique, douce et planante de préférence. On a mis le Boléro de Ravel et on a commencé la respiration abdominale. Ca diminue le rythme cardiaque et ça apaise, paraît-il. On prend conscience qu’on respire et c’est vraiment génial. Mes poumons travaillent bien : on n’a pas le virus ! Youpee ! On est vivant !
Mais, vous savez, le Boléro, ça accélère et même ça n’arrête pas d’accélérer ! Au bout de dix minutes on n’était plus dans le rythme et on confondait souffle et inspiration. Un vrai désastre, la relaxation ! Et ce foutu Boléro qui n’en finissait pas. La télécommande cachée je ne sais où. On n’arrivait plus à respirer… Lessivés. Détruits.
Je sens que le confinement, ça va être dur, très dur. Mais, promis, même si le Tabac du coin est grand ouvert, je ne reprends pas la clope.