Chaque jour de confinement le réveil sonne à 7h. On a envie d’en profiter à fond, de la journée. C’est tellement agréable de se dire qu’on va rester chez soi à faire ce que l’on veut ! Pas de courses, pas de repas compliqué à préparer et surtout pas de tentations en regardant les vitrines des magasins. Rien
Alors on commence la journée en restant au lit, en écoutant France Info. Les cinq premières minutes, ça va. Ils appellent ça le « fil info ». Ils déroulent à toute vitesse la pelote d’infos de la nuit ou pire les infos réchauffées de la veille. Mais, bon, comme ça, on est au courant du fait que le virus prend ses aises au Ghana et à Gaza, que Madame Le Floc’h s’est lancée, avec ses chutes de tissu, dans la confection de masques pour le personnel de l’EHPAD de Tréguier, que Henri a couru hier un marathon sur son balcon (3000 aller-retours quand même ! ) Au bout d’une demi-heure, on n’en peut plus, on n’en veut plus. C’est la Nausée. On file sur France Musique (on a échappé aux infos ) : spécial viole de gambe… Radio Classique : viole de gambe et clavecin. Au secours ! Vite, Radio Rennes, notre chère bouée musicale de chaque jour. Non, c’est pas possible ! Une heure de blues, bleu bien foncé : Howling Wolf et Blind Johnson au programme. Rien que du lourd, pour donner le moral. Qu’est qui reste ? Clic sur France Inter : commentaires au kilomètre de la psy de service sur les conséquences du confinement et enchaînement avec le dernier bébé « musical » de Brigitte Fontaine. Dernier recours avant de sombrer. France Culture : une émission entière consacrée à « La Peste » d’Albert camus avec Finkielkraut !
Il est temps de se lever. On met l’eau à bouillir pour le thé. Je cherche sur internet la RAI. Le matin elle a souvent un beau programme de chansons napolitaines.
Non… C’est pas vrai… Devinez quoi ?
L’Adagietto de la 5e de Malher, musique emblématique du film de Visconti, « Mort à Venise »…
La bouilloire se met à siffler et on éclate de rire, tous les deux.
Une journée de confinement qui commence bien.