Suzie est un spécimen intéressant dont il existe deux versions. Une version outdoor dont je parlerai demain et une version indoor qui est le sujet de notre chronique aujourd’hui.
Ce que je sais d’elle, je le sais par son mari car Suzie est invisible depuis que le confinement a été imposé à la population. Elle a une peur panique d’attraper ce satané coronavirus. Elle suit au jour le jour les informations médicales concernant l’ennemi telles qu’elles sont diffusées par les médias et les réseaux. Et elle a vite compris que l’attaque ne pouvait venir que de l’extérieur. Suzie s’est donc imposée une tenue d’intérieur qui devrait intéresser au plus haut point tout infectiologue qui se respecte (voir photo…).
Bien entendu, les fenêtres restent fermées et la VMC a été arrêtée. Le vrai danger est LA sortie hebdomadaire de Jean-René, le mari, lorsqu’il part faire les courses de la semaine et surtout lorsqu’il rentre… L’ouverture-fermeture de la porte d’entrée n’excède pas 3 secondes. Une fois à l’intérieur du logis, le mari et son cabas sont mis en quarantaine (40 mn) dans le débarras près du congélateur. D’après C News, c’est suffisant. Au bout de ce délai, le mari monte prendre une douche sous Bétadine rouge et l’opération légumes/paquets peut commencer. C’est Suzie qui s’en charge. Elle brosse chaque navet, carotte, poireau avec une solution de savon noir et de vinaigre et elle rince ensuite le tout à l’eau claire. Les paquets de riz et de pâtes se contentent, eux, d’un coton imbibé de gel. La viande, elle, son sort est réglé : cuisson à l’autoclave pendant une heure.
Mais ce que Jean-René supporte mal, c’est la tenue de nuit. Suzie impose chaque soir à son époux ce qu’elle s’impose aussi bien sûr, le SAC A VIANDE. Les campeurs à l’ancienne savent de quoi je parle. On introduit son corps nu dans un sac de jute et on met sur la bouche et le nez un masque chirurgical (Suzie en a acheté un stock au marché noir). C’est certainement très efficace (source le Journal de France 2 du 1/4/2020 ) et la nuit est calme pour nos deux récents quinquagénaires.
Ceci dit, le jour où le confinement sera levé, Suzie a promis a son mari une grande fête des corps – sans sac à viande !