Dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 novembre 2025, une free party clandestine organisée dans un hangar désaffecté de Corps-Nuds, au sud de Rennes, a dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre. Trois participants ont été blessés, ainsi qu’un gendarme touché à l’œil par un tir de mortier d’artifice. Plus de 500 personnes étaient encore présentes sur place au petit matin.
Peu après minuit, les gendarmes de la compagnie de Rennes et des unités de CRS sont alertés de l’arrivée de plusieurs centaines de teufeurs convergeant vers une zone d’activités de Corps-Nuds. Un entrepôt inoccupé et appartenant à une société de transport a été investi pour accueillir une free party non déclarée. Plusieurs véhicules équipés de sonorisation ont pris place dans le bâtiment, rapidement rempli par les participants.
Selon une source proche du dossier, « le lieu n’était plus exploité, mais l’accès restait protégé. L’effraction est manifeste ». L’occupation des lieux se fait alors que les autorités tentent déjà de freiner l’installation.
Lorsque les gendarmes tentent de sécuriser les abords et d’empêcher de nouvelles arrivées, ils sont violemment pris à partie. Le Figaro et France Bleu évoquent des « repoussements coordonnés » de la part de plusieurs groupes de fêtards. Des témoins parlent de tirs de mortier dirigés contre les forces de l’ordre.
Un gendarme est notamment touché à l’œil par un projectile pyrotechnique. Hospitalisé, son pronostic visuel n’était pas engagé dimanche matin. Trois fêtards ont également été blessés, sans que la nature exacte de leurs blessures ne soit pour l’instant communiquée.
« Les tirs d’artifice à bout portant sont devenus un mode d’action récurrent dans certains rassemblements illégaux », rappelle une source de la gendarmerie, évoquant des risques « extrêmement graves » pour les équipes engagées.
Malgré l’intervention des forces de l’ordre, la free party n’a pas pu être immédiatement dispersée. France Bleu avance le chiffre de 500 teufeurs encore présents au lever du jour, la musique continuant de résonner dans le hangar et ses abords.
La gendarmerie s’est contentée d’un dispositif de surveillance et de sécurisation des accès, afin d’éviter une aggravation des heurts. Les autorités ont laissé la fête se terminer progressivement tout en procédant à des contrôles de sortie.
Le parquet de Rennes a ouvert une enquête pour :
- organisation d’un rassemblement festif à caractère musical sans déclaration préalable ;
- violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique ;
- dégradations et effraction ;
- mise en danger d’autrui.
Les enquêteurs vont s’efforcer d’identifier les organisateurs, souvent dissimulés derrière des communications cryptées et des réseaux informels. Les images filmées par les forces de l’ordre et les enregistrements publiés sur les réseaux sociaux devraient contribuer à établir les responsabilités.
Cette intervention s’inscrit dans une série de rassemblements illégaux constatés ces derniers mois en Ille-et-Vilaine. La périphérie rennaise, notamment les secteurs de Janzé, Corps-Nuds, Chartres-de-Bretagne ou Vern-sur-Seiche, fait l’objet de nombreux signalements de soirées sauvages attirant plusieurs centaines de participants.
Si la majorité de ces rassemblements se déroule sans incident majeur, l’usage récurrent de mortiers contre les forces de l’ordre marque une montée de la violence. Les autorités rappellent que l’organisation de free parties non déclarées expose à des poursuites pénales lourdes, avec des peines pouvant atteindre 6 mois à 10 ans d’emprisonnement selon les faits retenus.
La préfecture d’Ille-et-Vilaine devrait communiquer dans les prochains jours. Une mise au point est attendue concernant les règles encadrant les rassemblements festifs non déclarés et les sanctions encourues. À Corps-Nuds, les propriétaires de l’entrepôt ont déposé plainte pour l’occupation illégale de leurs locaux et les dégradations constatées. Le gendarme blessé devrait être entendu par l’IGGN dès que son état le permettra.
