Du 23 septembre au 3 octobre 2021, le festival Court Métrange invite six artistes et leur corps décharné à s’emparer de l’espace d’exposition de la MIR, Maison Internationale de Rennes, sise 7 quai Chateaubriand. Six artistes qui mettent leur énergie créatrice au service de la représentation du corps.
Arrivés à la MIR – Maison Internationale de Rennes, située au 7 quai Chateaubriand, tournez à gauche et pénétrez dans la cour intérieure, une surprise singulière vous attend… Devant l’entrée de la salle d’exposition, soigneusement installé sur une table sur le côté, un corps désarticulé de mannequin accueille le public… Des dessins, faits par ceux qui vous ont précédé, se baladent sur les jambes, les bras, ou le torse. Laissez ensuite vos yeux se perdre le long de la baie vitrée pour entrevoir le spectacle que le festival Court Métrange vous a concocté…
Le bouleversement dans le choix scénographique, orchestré par l’équipe en charge de l’exposition, saute aux yeux et montre un renouvellement appréciable. L’espace a totalement été repensé pour la nouvelle exposition Le Diable au corps. Pour éviter de laisser des traces de votre diabolique pèlerinage, les organisateurs et organisatrices ont pris le soin de tendre des bâches blanches du sol au plafond. L’endroit semble aseptisé, mais le souvenir d’une histoire morbide peut se lire entre les lignes de bandes de scotch rouge dans cet environnement aux allures d’hôpital désaffecté. Une marionnette disloquée va-t-elle surgir ? Dexter se cacherait-il quelque part ? Les adeptes d’hémoglobine apprécieront certainement le clin d’œil.
Ceux qui ont assisté au vernissage, mardi 22 septembre, ont pu admirer la performance dansée de l’artiste chinoise Liv Chang. Une ouverture de bal inédite pour le festival Court-Métrange. Ce corps vêtu de noir, de rouge, de blanc, a ondulé dans la salle, s’est mouvé dans une chorégraphie mystique, cristallisant le thème de l’exposition sous le regard envoûté des spectateurs.
Une fois dans la salle, les yeux s’évadent et force est de constater que les six artistes invités semblent s’être donnés un malin plaisir à déployer leur énergie créatrice pour nous offrir cette réunion macabre. « Vous allez découvrir des corps en mouvement, des corps qui expriment des maux et des démons intérieurs, à travers différents médiums que l’on voulait mettre en lumière », souligne Suzon, une des bénévoles en charge de l’exposition. Des corps sans âme – végétaux, métalliques ou encrés, cohabitent dans ce climat aseptisé et semblent tout droit sortis des abîmes. Ils surveillent, statiques, dans l’attente peut-être, que leur maître vienne les chercher pour se réveiller… Ou qu’il prenne place sur son trône qui sait.
Les créatures métalliques de l’artiste Vortex guettent l’entrée, assistés par le corps végétal à moitié calciné de Laurence Nadal Arzel, tandis que l’artiste chinoise Liv Chang a confié la garde de l’entrée à la deuxième pièce à ses créatures fantastiques. Immobilisés en plein mouvement, ces êtres chimériques poétiques, qui prennent leur source dans les contes chinois, sont secondés par les créations encrées du tatoueur Antoine Le Chevalier, résident au studio de tatouage Carbone 14, avant que ces derniers ne trouvent une place sur le corps chaud d’un futur disciple. Tentez de décrypter les symboles pourraient vous apporter des ennuis, mais ne sommes-nous pas là pour ça ?
Peut-être l’un d’entre eux s’animera-t-il pour vous refuser l’accès s’il renifle un peu trop de bonté à son goût… Si par malheur vous parvenez à pénétrer dans l’antre, il vous sera peut-être possible de voir au-delà de votre enveloppe humaine les bienfaits d’un petit péché, ou deux.
Détail de l’oeuvre de Louise Rauschenbach, exposition Le Diable au corps, MIR, Rennes Détail de l’oeuvre de Fabrice Milleville, exposition Le Diable au corps, MIR, Rennes
À l’intérieur, l’installation de Louise Rauschenbach, également bénévole sur le festival, se fait le témoin d’une ère passée, vestiges lumineux qui vous montrent le chemin vers la suite de la visite, là où l’obscurité vous appelle… Il vous suffit alors d’appuyer sur un petit bouton pour que tout s’éclaire. Êtes-vous sûr.e.s ?
Les poupées démembrées, puis habilement reconstituées, s’animent comme des pantins diaboliques qui n’attendent que vous et rappellent les angoisses intérieures que tout un chacun a pu ressentir dans sa plus tendre enfance… The Boy, Chucky, Annabelle, combien de poupées ont fait l’objet de possession ? Qui n’a jamais regardé ce jouet d’un œil inquiétant, de peur qu’il se mette en mouvement ? L’artiste Fabrice Milleville s’empare de l’objet de toutes les hantises pour vous faire frissonner une dernière fois avant que vous ne retourniez vers la lumière…
Exposition Le Diable au corps, du 23 septembre au 3 octobre, MIR – Maison Internationale de Rennes
Festival Court Métrange, du 22 septembre au 3 octobre / En ligne du 28 septembre au 10 octobre
17e compétition internationale du court-métrage insolite et fantastique de Rennes, du 28 septembre au 2 octobre 2021, Cinéma Gaumont Rennes
INFOS PRATIQUES
MIR -Maison internationale de Rennes
7 quai Châteaubriand – 35000 Rennes
ENTRÉE LIBRE
Ouvert de 14h30 à 19h