Cyril Pedrosa Portugal, Retour aux sources et renaissance

Plus vraiment d’inspiration, plus d’envies et pas de projets, l’auteur de BD Simon Muchat végète doucement dans son boulot d’animateur scolaire, et exaspère Claire, sa compagne, qui le voudrait plus investi. Invité à passer quelques jours au Portugal, dont sa famille est originaire et où il n’était plus allé depuis l’enfance, il va y découvrir une autre façon d’exister et d’être — et peut-être le début d’une nouvelle inspiration ? Cyril Pedrosa nous livre un récit introspectif qui explore les plis et replis existentiels d’un quotidien sans histoire, devenu sans consistance et sans saveur. Le récit, aussi, d’une renaissance à soi, à travers la redécouverte d’un lieu d’enfance, noyé dans les brumes du souvenir.

Je ne suis plus très BD depuis un certain temps. Sauf — évidemment — les Mickey Parade de vacances qui constituent une bonne dose de revival.  Mais comme il y a des gens qu’on écoute forcément, surtout quand ils vous parlent de chef d’œuvre, j’ai répondu à une conseil magistral, à un conseil appuyé. Cyril Pedrosa. Pedrosa l’orfèvre. Oui, cette création est un bijou, une merveilleuse parure, un album grandiose. Et des deux faces qui font un livre de bande dessinée : le scénario et le dessin.

La recette gagnante, c’est, comme bien souvent, la simplicité.

L’histoire est celle d’un garçonnet qui pour faire revivre le souvenir de ses ancêtres va faire une sorte de pèlerinage sur la terre de ses anciens.  Ce récit, simple mais efficace, est joliment traité par un dessin au style précis, enjoué, radieux et au mouvement exquis. Le travail sur le rendu de la lumière tend vers un La Tour ou un, toutes proportions gardées.

Un livre qui magnifie la couleur. Une BD qui fait voyager dans la tête et dans les cœurs, donne envie de parcourir le monde. Et comment ne pas se laisser subjuguer par les sentiments qui s’emparent de nous une fois cette œuvre refermée ?

35 euros pour 264 pages de bonheur pourrait paraître onéreux. En fait, il n’en est rien. Tant le rêve n’a aucun prix.

Un chef d’œuvre donc !

Pour regarder les premières pages, cliquez ici

Ed. Dupuis, 16 septembre 2011, 264 pages, 35 €

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