En 1978, les éditions Tchou publiaient un livre de politique-fiction très vite oublié nonobstant un certain succès. Cet ouvrage désormais épuisé (mais pas introuvable – magie d’Internet), est écrit à quatre mains, dont celles de Daniel Saint-Hamont à qui l’on doit quelques romans phares de l’Algérie française, parmi lesquels des succès phénoménaux tels Le coup de Sirocco, La valise à l’eau, Le grand pardon, Le grand carnaval… Autant de livres et de films appartenant à la mémoire collective, car Daniel Saint-Hamont n’est pas seulement romancier, il est aussi scénariste et dialoguiste, entre autres d’Alexandre Arcady dont il a cosigné une partie des plus grands succès.
…et si l’otage était Paris nous téléporte dans les années 70, lorsque l’occident aimait entretenir une farouche appréhension face au bloc soviétique pourtant moins agressif depuis la disparition de Nikita Khrouchtchev. On essayait de vendre aux particuliers des abris antiatomiques censés les protéger d’un improbable champignon. C’était l’avènement des premiers terroristes internationaux : Carlos, Andreas Baader, qui ont ouvert la voie à des méthodes aujourd’hui banalisées. Le roman s’inscrit dans la tradition des thrillers de l’époque, façon S.A.S. Gérard de Villiers – en mieux écrit. Il y est question d’influences sombres et invisibles sur ceux qui nous gouvernent, de l’armée impuissante à nous défendre face aux obédiences secrètes, de l’église corrompue par une foi mercantile et, malgré tout, de quelques hommes providentiels…
Au-delà du banal chantage à la bombe sur Paris, la vraie question des auteurs était de savoir où nous mèneraient le terrorisme, les enlèvements et les meurtres qui, trente-cinq ans plus tard, font l’essentiel de l’actualité. Un roman, mais aussi, et surtout, une anticipation lucide sur l’époque actuelle.
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…Et si l’otage était Paris ? de Patrick Moreau et Daniel Saint-Hamont
Editions Tchou (1978) – Livre épuisé