Entretien vidéo. De Gaulle, le Breton de cœur : l’histoire d’un lien indéfectible par Patrick Mahé

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26 mai 2025

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Dans De Gaulle et la Bretagne, le journaliste et écrivain Patrick Mahé propose bien plus qu’un simple recueil de souvenirs ou un album commémoratif : il trace avec finesse les lignes d’un attachement affectif, historique et symbolique entre le général de Gaulle et la Bretagne, une région que le fondateur de la Ve République considérait avec une estime particulière.

Ce lien, souvent relégué à l’arrière-plan des grandes biographies du général, prend ici toute sa lumière. Mahé, lui-même Breton, déroule avec justesse les étapes d’une relation profonde, marquée par la fidélité, la reconnaissance et la mémoire.

Une enfance marquée par les Côtes bretonnes

L’ancrage familial de Charles de Gaulle en Bretagne remonte à l’avant-guerre. Sa mère, Jeanne Maillot, séjourne à Paimpont, en Ille-et-Vilaine, en juin 1940, lorsqu’elle apprend que son fils a lancé un appel depuis Londres. Ce détail, peu connu, rappelle que le choc de l’Appel du 18 Juin fut aussi un drame familial, vécu sur la terre bretonne.

L’Appel du 18 Juin… en breton

L’un des faits les plus marquants rapportés par Patrick Mahé est la traduction de l’Appel du 18 Juin en langue bretonne, et sa lecture au micro de la BBC. Cet épisode méconnu, que l’ouvrage remet en lumière, témoigne du souci d’universalité et d’ancrage culturel que portait la Résistance française, notamment dans les régions les plus enracinées dans leur langue et leur histoire.

C’est un geste à la fois politique et symbolique, qui montre combien la Bretagne, terre de marins, de rebelles et de résistants, a été placée au cœur du récit gaullien.

Hommages, visites et reconnaissance

Au sortir de la guerre, le général de Gaulle n’oublie pas la Bretagne. Il lui rend de nombreux hommages explicites : visites officielles, discours adressés à des Bretons, références à la résistance locale, et admiration pour l’attitude de la population durant les heures les plus sombres de l’Occupation. Il se rend à Rennes, Brest, Saint-Brieuc, Lannion, Quimper, et tant d’autres lieux marqués par la guerre et la reconstruction.

Patrick Mahé restitue ces moments avec précision, souvent à partir de photographies d’époque et de documents inédits, qui donnent à voir un de Gaulle sensible aux territoires, attentif aux particularismes, mais aussi garant de l’unité nationale.

Un ouvrage sensible et patrimonial

Conçu comme un petit volume d’art et de mémoire, l’ouvrage de Mahé mêle iconographie soignée (portraits, extraits de presse, archives familiales, clichés de discours ou de foules bretonnes) et narration érudite mais accessible. Il s’adresse autant aux passionnés d’histoire qu’aux lecteurs curieux de comprendre les liens subtils qui unissent les figures de l’Histoire aux terroirs de France.

L’auteur y fait œuvre de transmission, avec ce style à la fois journalistique, affectueux et précis qui le caractérise. La Bretagne n’est pas ici un simple décor, mais bien un personnage secondaire majeur de la geste gaullienne.

Pourquoi lire ce livre ?

Pour découvrir une facette inédite de la vie de Charles de Gaulle.
Pour explorer les relations entre pouvoir central et régions à travers le prisme d’un grand homme d’État.
Pour plonger dans une mémoire régionale et nationale entrelacée.
Pour apprécier un beau livre, illustré et documenté, dans un format accessible.

De Gaulle et la Bretagne de Patrick Mahé est un ouvrage de transmission historique et affective, qui redonne à la Bretagne la place qu’elle mérite dans l’imaginaire gaullien. En 80 pages, c’est tout un pan de la mémoire française, enracinée dans les landes, les ports et les chapelles, qui ressurgit. Une lecture précieuse, pour temps de commémoration et de réflexion sur l’unité du pays.