Après une représentation qui a enthousiasmé le festival off d’Avignon, le Collectif PJPP (Claire Laureau et Nicolas Chaigneau) pose ses bagages à Rennes le 17 janvier 2018 à 20h. Le couple de danseurs bien frappé joue au Triangle Les Déclinaisons de la Navarre, un spectacle de danse bourré d’humour. Décalé, tout en finesse et en légèreté. Réjouissant.
Votre spectacle mêle danse, théâtre et humour. Depuis combien de temps votre duo et votre collectif PJPP existent-il ? Avez vous toujours exercé ces différentes disciplines ?
Claire Laureau : Nicolas et moi nous sommes rencontrés fin 2012, nous étions interprètes sur le spectacle « Madison » de la Bazooka. Nous avons monté notre association en 2014 afin d’accompagner notre premier projet, Les Déclinaisons de la Navarre.
Nicolas a un parcours peu conventionnel ayant fait de l’équitation à haut niveau et les beaux arts à Rouen avant de danser. Très entreprenant, il a monté des chorégraphies assez tôt dans sa carrière de danseur et a également fait du théâtre avec un collectif marseillais. De mon côté, j’ai eu la chance de croiser des chorégraphes m’initiant à l’humour au plateau comme Laura Scozzi, La Castafiore et la Bazooka. Notre collaboration se nourrit de ces expériences. Nous touchons ainsi au théâtre et à l’humour à travers la danse sans forcément l’avoir cherché au départ. C’est surtout l’humour qui nous a rapprochés et donné envie de créer ensemble.
« Les Déclinaisons de la Navarre » met en scène une conversation amoureuse entre Henry de Navarre et la future Reine Margot sans être une pièce historique. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Claire Laureau : La scène de téléfilm que nous déclinons pendant le spectacle est un prétexte à jeu, le contexte historique ne nous intéresse effectivement pas.
Au début nous nous amusions avec une scène du Seigneur des Anneaux, au texte grandiloquent et à la poésie abstraite; sortie de son contexte n’importe quelle scène de cinéma peut devenir totalement absurde. C’est cette absurdité qui nous a plu et avec laquelle nous jouons.
La scène de téléfilm que nous utilisons dans la pièce est un savoureux dialogue amoureux suivi d’une scène plutôt coquine. Cela nous a paru être un bon support à jeu, un bon support à l’absurde.
https://vimeo.com/195308493
Où puisez-vous votre inspiration pour jouer un même texte de façon différente et originale sans jamais ennuyer le spectateur ?
Claire Laureau : La position du spectateur nous a beaucoup préoccupés pendant la création de cette pièce. Au début, nous pensions que cela ne ferait marrer que nous, que tout ça n’était que des bêtises d’adultes pas tout à fait adultes.
Ce qui est réjouissant entre Nicolas et moi, c’est que les choses rebondissent constamment. Quand j’ai une idée, cela en fait venir une autre à Nicolas et vice-versa. Nous avons donc construit la pièce avec ce souci du décalage constant permettant de toujours alimenter la scène en tant qu’interprète. Nous ne jouons jamais deux fois de suite le texte de la même façon et donnons une grande importance aux petits détails.
Nous nous appuyons sur le corps, sur la voix mais aussi beaucoup sur le «temps» afin de créer des nuances et tenter d’éviter l’essoufflement.
D’où est venue l’idée de réaliser un spectacle sur ce thème au ton décalé ? Vous parlez dans votre teaser d’une envie de départ : la générosité ! Avez-vous sollicité d’autres ingrédients pour créer votre mets amoureux ?
Claire Laureau : Nous n’avions pas, au départ, l’ambition de créer un spectacle. Simplement de passer du temps en studio ensemble, et de créer des petites formes. Nous n’avions donc aucun thème de prédilection. C’est vraiment la scène que nous utilisons qui nous a inspirés. Et très naturellement, l’envie de la répéter nous est venue, un peu à la manière des Exercices de style de Raymond Queneau, mais en s’appuyant le plus possible sur le corps.
Nous parlons effectivement de générosité dans notre teaser, mais plutôt au 3e degré ! (dans la mesure où ça nous semble évident qu’un spectacle se construit avec générosité). Et le principal ingrédient utilisé pour ce spectacle est le jeu.
Raymond Queneau, romancier et poète français (1903-1976)
Vous déclarez que votre univers s’apparente sur certains aspects à celui des Monty Python. Quels sont les principaux procédés comiques de votre spectacle ?
Claire Laureau : Là où nous nous retrouvons dans l’univers des Monty Python est dans leur capacité à faire le plus sérieusement possible les choses les plus débiles. Cependant, nous sommes également attachés dans le spectacle à ne pas tout faire sur le même ton. Nous n’avons pas cherché à faire rire le plus possible, mais plutôt de teinter cette scène de plein d’humeurs différentes, parfois abstraites, parfois plus poétiques et parfois vraiment absurdes.
https://www.youtube.com/watch?v=kb7pvaJ2aVg
Sketch « Les pilotes d’avion » par les Monty Python
Le spectacle s’adresse aussi bien aux enfants de plus de dix ans qu’aux adultes. Quels sont les messages que vous souhaitez traduire à travers votre représentation ?
Claire Laureau : Aucun message, juste le plaisir du jeu !
Les déclinaisons de la Navarre, Le Triangle, Rennes, Mercredi 17 janvier 2018, 20h.
Le teaser qui donne le ton du spectacle de Claire Laureau et Nicolas Chaigneau :
Tarifs
16€ plein
12€ réduit
6€ -12 ans
4€ / 2€ SORTIR !
PASS Triangle :
12€ plein
9€ réduit
7€ -30 ans
5€ -12 ans