Départ vers Pont-Péan, L’Elaboratoire en veut à la mairie

Les grincheux vous diront qu’ils s’en aillent. Les bobos vous diront qu’ils ne font rien de mal. À Unidivers, on aimerait bien qu’il reste le long du boulevard Villebois-Mareuil, nos amis artistes de l’Elaboratoire. Première raison : nos enfants aiment la statue grandeur nature de Goldorak fulguro point…. Deuxième raison : la promotion de leurs activités artistiques originales devrait être une priorité avant celle d’un urbanisme du rouleau compresseur. C’est méchant, mais on ose le dire, car le départ du collectif est déjà acté. Et chacun sait que la Ville n’élabore jamais de moratoire…

Soutenue par la Direction Générale Culture, l’association Elaboratoire compte près de 70 résidents et quelques centaines d’adhérents bien décidés à ne pas se laisser faire. « La ville de Rennes nous demande d’évacuer 70 % de ses espaces de vie à partir du 30 juin 2012, » confirment les représentants de l’association. Certes, Rennes métropole accompagnera l’association sur un projet d’implantation sur la commune de Pont Péan. « Malheureusement, les étapes préparatoires incontournables repousseront notre éventuelle arrivée à 2013-14. »

L’Elaboratoire occupera d’autres lieux

D’où le cri du coeur des Elaborantins. « Notre collectif attend en toute légitimité que la ville nous accompagne jusque-là. Or, ce n’est pas le cas. Dans moins de 60 jours, travailleurs locaux, familles, individus solidaires, tous nos Elaborantins sont censés quitter leur village sans savoir où aller. Notre association pourrait par la même occasion perdre la majorité de ses ‘personnes- ressources’ dont les savoirs-faires nous permettent d’exister tels que nous sommes aujourd’hui.. Alors que le CRIJ Bretagne nous sollicite sur plusieurs évènements tels que ‘quartiers d’été’ en juillet et ‘vivacités’ en septembre. »

Si les artistes encaissent le coup, ce n’est pas sans broncher et exprimer non sans virulence une réprobation unanime à l’égard de la Ville : « La municipalité dévalorise notre raison d’être et prouve son incompétence à offrir un droit de cité pour chacun. Nous l’accusons de manquer à ses engagements et de ne même pas respecter ses propres slogans qui prônent le soi-disant ‘vivre en intelligence et dans la différence.’ »

L’association vient de fêter ses 15 ans et est visiblement prête à tout pour se faire entendre. « Quelques soient les décisions prises, nous continuerons de défendre et protéger nos valeurs et nos vies, notre inscription dans la ville et son histoire. Comme nous l’avions déjà annoncé et à moins que la ville reconsidère sa position, nous n’hésiterons pas à occuper illégalement de nouveaux sites alors que nous avons tout fait pour ne pas en arriver là. » On l’aura compris, il ne rigole plus à l’Elaboratoire…

Après la triste affaire de la brasserie Kronenbourg (voir notre article) et la mort programmée de l’excellent festival Périscopages (voir notre article à paraître le 23 mai), jusqu’où la casse culturelle ira-t-elle à Rennes ? En tout cas, pas jusqu’à Nantes…

Jean-Christophe Collet et Nicolas Roberti

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