Non, ce n’est pas de la science-fiction, mais le fruit d’un projet entre la NASCAR, le championnat US le plus populaire et Google !
Il faut se souvenir que la voiture sans conducteur est une réalité depuis quelques années. Il y eut d’abord un challenge dans le désert des Mojaves : le DARPA Grand Challenge. Organisé par la défense américaine, il offrait une forte prime à la voiture qui arrivait à traverser le désert. En 2004, personne n’avait réussi, mais en 2005 il y eut 5 vainqueurs.
Depuis le challenge a eu lieu en ville. C’est aussi l’objectif que s’est donné Google avec des Prius modifiées : la google car permettait aussi à Google d’alimenter automatiquement son service maps et streetview.
Mais si les paramètres en zone urbaine sont pléthoriques, le temps de réaction est similaire à ceux d’une course automobile. Si ce n’est que le pilote doit avoir conjuguer ressenti du comportement de la voiture à une réaction encore plus rapide qu’un conducteur lambda.
Et c’est là une des difficultés de ce challenge : pouvoir régler une voiture de course à partir des nombreuses informations renvoyées par les capteurs. Mais un capteur est d’un poids contraignant. Et si les F1 disposent de très nombreuses données télémétriques, c’est le ressenti du pilote qui les complète.
Imaginons un instant une épreuve Nascar disputée sans aucun pilote : si ces voitures sont rustiques de conception (boite de vitesse limitée à 3 ou 4 rapports, moteur V8 avant sur chassis tubulaire à propulsion), les réglages sur les anneaux n’en sont pas moins essentiels. La notion d’aspiration est cruciale, mais là, un ordinateur sait calculer les distances avec les autres voitures et leur vitesse pour choisir la meilleure trajectoire.
L’application des enseignements d’un tel projet est intéressante au regard de la conception même des véhicules. En effet, chaque constructeur pratique des essais sur des véhicules équipés de capteurs afin de définir le meilleur compromis en comportement routier, agrément moteur, boite, etc. Selon les pays, il peut varier et il lui faut corréler ces données avec le ressenti de conducteurs représentatifs. Ainsi des voitures tests “client” sont aussi équipées de boitier d’enregistrement de données et le client testeur fait remonter ses impressions à l’aide d’un questionnaire.
Le projet est donc intéressant dans la mise au point véhicule et dans la mise au point du futur de l’automobile, une voiture pouvant être autonome dans son fonctionnement afin d’en isoler, en théorie, le facteur ‘erreur humaine’. La formule 1, élite de la course automobile, pourrait là aussi y puiser quelques pistes pour le futur de sa discipline. La relation homme-machine est un vieux défi qui ne cessera d’être relevé par les plus téméraires.