Après la folie du tatouage, l’heure est au détatouage

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détatouage

Un Français sur cinq est tatoué, ce qui représente 13 millions de personnes. Mais aujourd’hui, une nouvelle tendance est en vogue : le détatouage…

Parce qu’elles éprouvent des regrets d’avoir choisi des motifs tatoués qui ne plaisent plus ou qui ont perdu leur signification, de plus en plus de personnes choisissent de se faire retirer leur tatouage. Elles décident alors de se faire détatouer au laser. La médecine esthétique propose aujourd’hui des solutions de détatouage bien plus efficaces qu’autrefois, pour faire disparaître l’encre réputée indélébile. Il en est fini avec les méthodes douloureuses et peu efficaces comme les injections de sérum pour éclater l’encre.

Le dispositif d’aujourd’hui au laser consiste en un faisceau de lumière amplifié, extrêmement précis, qui a la capacité de fractionner les particules d’encre sous la peau. En sélectionnant la longueur d’onde de ce faisceau, il devient efficace sur différentes couleurs. Une séance de détatouage ne dure que quelques minutes, donc la douleur est de courte durée… 

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Cependant, la peau ne retrouve pas instantanément son aspect d’origine au passage du laser. Le blanchiment de la peau est simplement le reflet de l’eau à l’intérieur des cellules qui passe de l’état liquide à l’état gazeux. Il s’agit, en réalité, de petites bulles de gaz qui se forment à la surface de la peau, mais le tatouage ne disparaît pas si facilement. les bulles se résorbent lentement. Le détatouage est coûteux ; en moyenne, environ six séances, étalées sur plusieurs semaines, sont nécessaires au tarif de 150 euros chacune. C’est un investissement plus important que le tatouage initial.

Le nombre de séances peut, cependant, varier en fonction de : la quantité d’encre qui a été mise dans le tatouage ; si le tatouage est plus ou moins foncé et coloré, le pigment jaune étant très compliqué à faire disparaître ; en fonction de la profondeur du tatouage ; et aussi en raison de sa taille et de son ancienneté… Il faut aussi absolument éviter le soleil avant les séances de détatouage, car une exposition au soleil avant le traitement pourrait compromettre l’efficacité du laser et risquer d’endommager la peau.

Histoire du tatouage à travers les siècles

Le tatouage remonte à l’époque du Néolithique, dernière période de la Préhistoire. Des momies égyptiennes ont été découvertes tatouées sur les bras, les jambes et le torse ; elles représentaient des lignes parallèles. Plus tard, au milieu du XVIe siècle, les tatoués sont exhibés en tant que monstres, au mieux dans des Cours royales et dans les cirques ambulants. Puis la pratique du tatouage se répand chez les soldats, les marins et les ouvriers… En France, chez les condamnés, la pratique se répand à compter de la Révolution française ; elle permet d’identifier les prisonniers en cas d’évasion. La tendance s’accentue au cours du XIXe siècle, en raison du risque de récidive.

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têtes de femmes et de papillons tatoués sur la peau humaine d’un soldat français : échantillon conservé par un chirurgien parisien

Toujours au XIXe siècle, l’engouement pour le tatouage gagne rapidement les cercles huppés d’Angleterre pour atteindre les familles royales : en 1862, le prince de Galles, futur roi Edouard VII se fait tatouer une Croix de Jérusalem sur le bras.

Au fil du temps, les thèmes des tatouages deviennent populaires : les thèmes navals ; les bijoux ; l’astronomie ; la religion ; la nature ; l’identité nationale ; l’expression de sentiments amoureux ; la mort…Le XXe siècle marque un tournant dans le tatouage. Il devient un moyen d’expression de la contre-culture, avant d’être pleinement intégré dans la mode. Après la Première Guerre mondiale, en 1920, les tatouages deviennent l’emblème des libertés retrouvées. Les premières machines électriques à tatouer apparaissent. 

La pratique commence à se démocratiser réellement dans les années 1970 avec les générations punks et bikers. Au cours des dernières décennies, le tatouage est devenu une mode, à la portée de tous. Cependant, il présente trois grands types de risques, une autre raison qui peut encourager le détatouage :

1) un risque infectieux, car la petite perforation faite dans la peau pour introduire des pigments dans le derme, peut s’infecter ;

2) un risque d’allergie et d’hypersensibilité retardée : elles sont imprévisibles, souvent exacerbées par le soleil. Elles apparaissant jusqu’à des décennies après le tatouage, surtout quand il s’agit d’encres rouges et noires ;

3) de nombreux pigments et additifs sont toxiques, ils peuvent faciliter l’apparition d’un lymphone malin : un cancer rare, affectant les globules blancs.

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale à Paris et dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.