Et Dior créa la femme par Francis Huster, Dioressence…

francis huster, dior

Autant être honnête, Et Dior créa la femme de Francis Huster n’est en rien mon fond de bibliothèque. Sans la judicieuse insistance d’un attaché de presse, ce livre n’avait aucune chance de finir entre mes mains. Imaginez donc… Un soir d’insomnie, je jette un œil distrait sur une première de couverture avec l’espoir qu’elle dissimule un texte à l’effet soporifique et, sans m’en rendre compte, au milieu de la nuit, j’en suis au chapitre 14, tenu en éveil par un je-ne-sais-quoi de bonheur au fond du cœur. Francis Huster n’écrit pas, il raconte avec passion, tout en sensibilité, nulle emphase superflue, et à quoi bon d’ailleurs ?,  nous savons tous que la sincérité ne supporte aucun effet de manche.

L’acteur reprend ici le même sujet que dans un précédent livre (Lettre aux femmes et à l’amour – Cherche Midi, 2010), les femmes, toujours elles, avec pour fil rouge  l’influence sociale et artistique de Dior sur une certaine idée du bon goût. Tout commence le 27 octobre 1957, jour des obsèques du couturier, lorsqu’apparaissent Cocteau, YFrancis Husterves Saint-Laurent, Pierre Bergé et, quelques pages plus loin, Gina Lollobrigida, Sophia Loren, la Begum… Fils de couturière, Huster ne cache pas son attrait pour une certaine élégance propre à la (vraie) femme. Le livre nous projette dans l’univers d’un gamin des années 50, autre siècle, autre monde, où le beau sexe entretenait l’étrange secret d’être (simplement) ce qu’il est. Tout cela sans aucune misogynie. Bien au contraire. On y apprend une multitude d’anecdotes grâce à un pointilleux travail de souvenir. Puis l’enfant grandit. Apparaissent l’amour et le théâtre. Francis, boulimique de travail, devient Huster. La passion et les passions s’égrènent en chapelet, presqu’une prière où nous sommes tous invités à jouer le seul rôle qui sied à la vie : le nôtre… Simple et formidable, comme un livre réussi.

Et Dior créa la femme par Francis Huster,  Editions du Cherche Midi, 186 pages – 17,00 €

Article précédentVu à Rennes, La fronde du cornu
Article suivantRennes Transfer, Country, cowboys et indiens
Jérôme Enez-Vriad
Jérôme Enez-Vriad est blogueur, chroniqueur et romancier. Son dernier roman paru est Shuffle aux Editions Dialogues.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici