Il suffit d’entrer dans une librairie allemande pour s’apercevoir que l’édition locale n’a définitivement rien à envier à la française. Autant de livres à conseiller, autant d’auteurs talentueux, et même autant de mauvais romans dont les ventes ne passeront pas le Rhin. Ce n’est pas le cas de ceux de Dorothea Razumovski qui, traduits en plusieurs langues, passent allègrement les frontières culturelles et générationnelles grâce à des histoires désopilantes construites autour du troisième âge.
Les vaches rouges ou Un dernier amour, Editions Buchet Chastel, 178 pages – 18€

Pleine d’humour, curieuse de tout, Maria se refuse à la victimisation, et peu importe qu’elle soit chassée par sa propre famille, contrainte de s’installer avec sa chienne dans une résidence pour personnes âgées. Très vite, elle fait la connaissance de Vova, un adolescent d’origine russe qui lui apprend à se servir de l’ordinateur dernier modèle qu’elle a « emprunté » avant de quitter les siens. Maria devient une experte en informatique et commence à tenir un journal régulier. Au fil du temps, elle se lie d’amitié avec le jeune homme jusqu’au jour où il disparait. Notre héroïne enquête et décide de partir à sa recherche sans prévenir personne. C’est au beau milieu de la Sibérie, au pays des vaches rouges, qu’elle espère retrouver son nouvel ami. Une histoire tendre à la manière d’un road-movie sentimental. Dorothea Razumovsky, née Princesse Solms-Hohensolms-Lich, écrit avec l’élégance de son milieu pour les coeurs qui savent aimer à tout âge. Prenons le pari que cette jolie réussite justifiera bientôt un film.
Oui, je suis heureuse, car on a besoin de moi. Peut-être chaque être humain n’a-t-il besoin pour être heureux que d’une seule personne qui ait besoin de lui.
Les biscuits du bonheur, Editions Buchet Chastel, 188 pages – 18 €

C’est alors que je les ai aperçus (…) serrés l’un contre l’autre. Ils tenaient à bout de bras une pancarte en carton sur laquelle ils avaient écrit un message que mes vieux yeux avaient du mal à lire. « Merci Baboulia ». Voilà ce que j’ai cru déchiffrer. Mais peut-être me suis-je trompée.
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Dorothea Razumovski

