Avec l’exposition Au Jardin des Hespérides, le Port-musée de Douarnenez dans le Finistère propose au public de découvrir le long voyage des plantes de Bretagne, venues d’ailleurs, qui font aujourd’hui l’emblème de la région, de sa gastronomie et de son agriculture. Elle est visible jusqu’au dimanche 2 novembre 2025.
Au jardin des Hespérides, c’est l’exposition qui explore l’aventure maritime des plantes, potagères pour la plupart, venues de loin, qui font aujourd’hui l’identité du terroir breton. Le Port-musée propose une scénographie inédite, à la fois pédagogique et ludique, puisque les organisateurs ont même recréé l’intérieur d’une cale de bateau grandeur nature dans la plus grande salle d’exposition, pour comprendre comment avant de s’enraciner dans les jardins botaniques et d’acclimatation des ports de Brest (29) et de Nantes (44), les plantes ont dû surmonter nombreux obstacles à bord des navires.
Toutes ces plantes si familières aujourd’hui en Bretagne sont arrivées dans la région au prix d’aventures maritimes et botaniques romanesques qui ont marqué les siècles, à l’image :
des d’Hortensias originaires de Chine et du Japon ; des fraises de Plougastel qui viennent du Chili et de Virginie ; des haricots coco de Paimpol qui arrivent d’Argentine en 1928 ; des oignons de Roscoff rapportés en Bretagne par un moine portugais au XVIIe siècle ; des tomates d’Amérique du Sud ; des artichauts qui proviennent du bassin méditerranéen et d’Italie au XVIe siècle ; le sarrasin ou blé noir est arrivé du Népal et de Sibérie au XIIe siècle ; des kiwis de Chine, et même des pommes de terre qui ont leur origine du Pérou et du Chili, etc : toutes ses plantes sont issues d’ailleurs…
Pour s’implanter en Bretagne, ces plantes qui font partie de notre quotidien ont traversé les mers et les continents avec des migrations à travers la Méditerranée et les océans Atlantique et Pacifique.
De nombreux objets sont exposés : des tableaux, des photographies, des livres anciens, des faïences, des graines, des maquettes en 3D, etc. Les visiteurs peuvent admirer la plus ancienne pièce de l’exposition : un herbier de 1549 appartenant au médecin et botaniste de Bavière Leonhart Fuchs (1501-1566), avec 500 plantes répertoriées, dont plus d’une centaine originaire des Amériques et décrite pour la première fois, dont la pomme de terre ; Il y a aussi la caisse de transport de plantes du médecin britannique Nathaniel Bagshaw Ward (1791-1868) conçue en 1830 : c’est lui qui a popularisé ce qu’on appelle de nos jours : la serre.
Une œuvre interpelle particulièrement les visiteurs : une tête montée sur une structure en bois représente un assemblage de légumes et de fruits emblématiques de la Bretagne, façonnés et moulés à l’aide de 200 kg de plâtre. Cette œuvre, réalisée par dix élèves de l’atelier sculpture du Centre des arts, est un clin d’œil aux portraits du peintre italien Giuseppe Arcimboldo (1526-1593). 250 heures de travail ont été nécessaires à chacun des participants !
Dans la mythologie grecque, les Hespérides étaient trois nymphes du Couchant qui résidaient dans un verger fabuleux : le jardin des Hespérides, situé à la limite occidentale du monde.
INFOS PRATIQUES
Exposition Au Jardin des Hespérides, Port-Musée de Douarnenez à voir jusqu’au 2 novembre 2025. Place de l’enfer à Douarnenez (29)
Contact : 02 98 92 65 20