Une technologie au service du portefeuille et de la planète ? C’est ce que propose la société BZH Moteur, créée par Laurent Baltazar à Huelgoat (Finistère). Elle a développé son « moteur à eau » qui permettrait une réduction significative de la consommation de carburant, par un système proche de celui de la machine à vapeur. Kit applicable sur tout type de moteur, la technologie ECO l’eau connaît déjà 5000 utilisateurs en France et est en pleine expansion…
Sur la base des recherches de Laurent LAVOISIER, HUGON, Dion & Bouton & Paul Pantone et d’Antoine Gillier, Laurent est parvenu à créer un moteur hybride à vapeur d’eau capable de transformer n’importe quel véhicule en véhicule hybride.
Depuis 40 ans le prix du carburant grimpe, mais le Français, lui, ne roule pas moins. La mobilité serait même jugée de plus en plus essentielle, comme en zones périurbaines ou en campagne, pour des trajets professionnels notamment. Une situation qui se pérennise aux dépens des comptes en banque et de l’environnement. Comment faire face au double défi de l’écologie globale et du budget familial ?
Laurent Baltazar, ingénieur autodidacte, a mis au point un système astucieux qui permettrait de « réduire la consommation de carburant d’un véhicule de 10 à 50 % ». Les témoignages des premiers adeptes du « kit ECO l’eau » parlent en général de 20 à 30 % d’économies sur le carburant, grâce à un meilleur rendement de celui-ci. Cela représente des centaines d’euros par an pour les usagers réguliers. Surtout, ce sont autant de rejets de substances polluantes évités. Le point sur une technologie venue… du passé.
« Le prix est de 350 € : le kit EST à installer soi-même (…), qui permet ensuite 20 à 30 % d’économies sur chaque plein de carburant »
La technologie ECO l’eau
Dans un moteur de voiture lambda, seuls 30 % de l’énergie contenue dans le carburant sert à faire avancer la voiture, les 2/3 restants se perdent sous forme de chaleur. Partant de ce constat aberrant, Laurent Baltazar imagina un moyen de récupérer une partie de cette énergie envolée pour la réinjecter dans le fonctionnement de la voiture. Son idée : transformer en moteur hybride — à essence et à eau — n’importe quel moteur traditionnel. Il ne s’agit pas d’installer un « moteur à eau » à proprement parler — le moteur de votre voiture reste tel quel — mais d’un « dopage à l’eau » afin d’améliorer le rendement de ce dernier.
Le défi était avant tout technique, mais Laurent Baltazar en est venu à bout : « La chaleur va transformer l’eau en vapeur, en plaçant un échangeur sur la ligne d’échappement. La vapeur va augmenter la densité de l’air en la refroidissant et donc améliorer le couple. Du coup, on appuie moins sur la pédale et on économise du carburant ». Ce serait 20 à 30 % d’économies de carburant et de rejets de gaz polluants en moins d’après les premiers utilisateurs. Ces derniers parlent également d’un décrassement de leur moteur et d’une réduction du bruit émis par leur voiture.
Une technologie inspirée par le cycle Rankine (encore employé sur certaines machines à vapeur), inventé en 1865 ! Encore fallait-il trouver un moyen de l’appliquer à la voiture moderne.
« L’ensemble est entièrement autonome, ne nécessite aucun branchement électrique et ne fonctionne qu’en corrélation avec l’activité du moteur en n’utilisant que la dépression moteur à l’admission pour le faire fonctionner »
Pour son innovation, Laurent Baltazar a reçu deux médailles au concours Léonard de Vinci de la Fédération Française des Inventeurs. Il crée sa société BZH Moteur à Huelgoat, en Bretagne, où sa technologie fait tout de suite des centaines d’adeptes. Ils sont plus de 5000 conducteurs à l’utiliser aujourd’hui en France et de nouvelles demandes affluent chaque jour, notamment lorsque le prix de l’essence augmente…
Nos questions à Laurent Baltazar (BZH Moteur), créateur de « ECO l’eau » :
Unidivers : Parlez-nous de votre invention…
Laurent Baltazar : « En réalité ce n’est pas une invention à proprement parler, c’est une innovation majeure. Nous avons réussi à sortir un kit permettant de démocratiser l’injection d’eau dans les moteurs. C’est la caractéristique technique majeure d’ECO l’eau. »
Quels sont les bienfaits du kit ECO l’eau ?
« Les avantages majeurs de cette technologie sont l’économie de carburant, bien sûr, mais aussi le moindre encrassement — voire le décrassement — des pièces moteur et la diminution des rejets de pollution : 20 à 30 % en moyenne de gaz polluants en moins. On note également une réduction du bruit, donc un gain de confort. De manière générale, on obtient un meilleur couple, le moteur respire mieux : on appuie donc moins sur la pédale d’accélération. D’où les économies de carburant. »
Ses inconvénients ?
« Le seul inconvénient aujourd’hui c’est de devoir remettre de l’eau tous les 1000 kilomètres. Si on oublie de mettre de l’eau, le système aquatique ne fonctionne plus — mais la voiture marche normalement — jusqu’à ce qu’on en remette. Rien de bien méchant donc… »
Quelle quantité d’eau requiert votre système ?
« Entre 20 cl et 50 cl tous les 1000 kilomètres. C’est très peu. Parfois je me fâche un peu avec les commentaires sur Facebook, qui clament qu’avec un système comme celui-ci on aura vite affaire à une pénurie d’eau dans le monde. C’est tout à fait faux. L’eau sur Terre est intarissable. Le problème qu’on a dans le monde c’est que l’eau potable est polluée ; on manque d’eau potable. Or, pour alimenter sa voiture avec ECO l’eau, on prendra de l’eau de pluie ou de l’eau déminéralisée, voire l’eau de la machine à laver. Quand elle ressortira de la voiture, l’eau sera de nouveau sous sa forme moléculaire H²O, son état d’origine, donc on ne gaspille pas d’eau. On prohibe tout ce qui est eau du robinet, eau calcaire, eau chlorée, etc. qui ne sont pas pas bonnes pour la voiture non plus. »
En 2016, le transport représentait en moyenne 10 % du budget des ménages français. (chiffres Insee)
Sur quels moteurs votre technologie est-elle applicable ?
« Elle est vraiment applicable sur n’importe quel moteur thermique (essence, diesel, GPN, bioéthanol), même les véhicules hybrides. Si vous jetez de l’eau sur un feu d’huile, vous l’alimenterez et le rendrez plus intense. C’est pareil avec les moteurs thermiques, si on injecte de la vapeur d’eau dedans, on provoque une “explosion” d’une plus grande intensité. La vapeur d’eau générée par ECO l’eau va enrichir l’air, le rendre plus dense et le refroidir. Quand l’air est plus frais au sein du moteur, il engendre un meilleur remplissage au niveau du cylindre, donc un meilleur couple. »
Comment se fait connaître votre société ?
« La plupart du temps c’est du bouche-à-oreille ou de la communication via internet, sur les réseaux sociaux ou par e-mail.
Mais ce qui influence le plus les demandes que l’on reçoit, c’est l’actualité. Comme récemment avec la taxe carbone (celle qui a entraîné le mouvement des Gilets jaunes) ou à chaque fois que le prix de l’essence repart à la hausse, la demande réémerge chez nous. La clientèle est diverse et variée, mais essentiellement due aux augmentations du prix du pétrole. »
« Il faut favoriser l’économie locale »
Qui sont vos clients ?
« Pour l’instant on est très localisé en Bretagne. J’ai ouvert l’agence en Bretagne afin d’y centraliser mon activité, c’est pourquoi on y a 70 % voire 80 % de notre clientèle. Le reste des clients vient d’ailleurs en France. On aimerait se développer plus largement, mais le problème est surtout logistique. Aujourd’hui nous n’avons qu’une quinzaine de partenaires installateurs, indépendants, formés par nos soins à l’installation de notre kit. C’est la structuration de la société qui est à revoir, mais les moyens ne sont pas là : moyens logistiques et financiers. C’est quelque chose qui, je l’espère, va pouvoir se faire dans le temps. J’ai eu des propositions dans ce sens-là… »
Avez-vous reçu des propositions de rachat de votre activité ?
« Non, on ne me propose pas de racheter ma société. Parce que le principe de l’injection d’eau c’est quelque chose qui est à la portée de n’importe qui qui a des connaissances en ingénierie : Bosch l’a fait avec BMW et Renault a aussi déposé un brevet. »
Si c’est si facile, pourquoi personne ne le fait ?
« C’est un problème de lobbying. Enfin, c’était un problème de lobbying et c’est devenu un problème de l’État. Si vous engendrez une baisse de 25 % de la consommation nationale de carburant en standardisant un kit comme le nôtre, les particuliers feront des économies énormes, mais le gouvernement fera moins de rentrées d’argent grâce au pétrole. C’est vraiment l’État qui souhaite conserver forte la consommation de pétrole en France, quoiqu’il en dise, parce que c’est une manne financière pour eux. Alors ils n’encouragent pas les constructeurs à avancer sur ce terrain-là. »
À l’échelle nationale, y’a-t-il une volonté d’aider une société comme la vôtre ?
« Aucune. D’autres technologies ont connu des tentatives. Comme “l’Hybrid-Air” qui fonctionnait grâce à de l’air comprimé. Peugeot avait repris cette idée et était prête à mettre une voiture “à air” sur le marché, qui permettait de grandes économies de carburant. Leur condition était que l’État les soutienne et leur offre un coup de pouce pour le lancement — comme il le fait souvent avec les primes à la conversion par exemple — car PSA ne pouvait pas assumer seul le risque financier d’un tel lancement. Mais l’État n’a pas voulu faire ce geste et aujourd’hui c’est un projet intéressant écologiquement et économiquement qui est tombé à l’eau à cause de ça. Pour beaucoup d’éléments qui pourraient apparaître sur le marché et favorablement profiter au consommateur, la situation est bloquée. Comme les alternatives au glyphosate ou comme tout un tas de choses qui existent, qui sont des alternatives individuelles, utilisables, mais qu’on n’arrivera jamais à produire à grande échelle parce que ça ne nourrirait pas les entreprises derrière les lobbys, ça ne nourrirait pas assez l’État…
Tout serait une question d’argent selon vous ?
“Je pense que oui. Ces choses-là sont des questions d’argent et d’influence. Maintenant c’est aux gens de se prendre par la main, de le comprendre. On a des mouvements et des gens qui se réveillent à tous les niveaux à propos de cela. Il faut favoriser l’économie locale et arrêter d’enrichir ces grandes productions mondiales.”
Comment pensez-vous pouvoir vous développer à plus grande échelle ?
“Le problème pour les ‘petits’ comme nous, c’est que le bouche-à-oreille ne marche qu’à petite échelle ; et que la communication coûte cher. Il y a aussi le problème des garanties. On est dans un vide juridique. C’est-à-dire que quand vous mettez un système en place sur votre véhicule (comme notre kit Eco l’eau), c’est considéré comme un simple accessoire, mais pour la plupart des gens, c’est une frayeur. Frayeur que le constructeur, en cas de panne, responsabilise le particulier à cause du système qu’il a mis en place sur son véhicule et refuse de prendre en charge les réparations. C’est le gros point noir. Moi je ne peux pas assurer que la personne avec un kit ECO l’eau sera prise en charge, car le vide juridique est là. Mais j’assure une chose, c’est qu’aujourd’hui on n’a jamais eu de retours négatifs, ni sur le kit d’une part, ni d’autre part sur des constructeurs ou garagistes qui détourneraient leurs garanties en disant : ‘vous avez mis ce système-là en place donc je ne peux pas garantir le véhicule.’. C’est une frayeur compréhensible, car les assureurs ont tendance à jouer sur les clauses… mais ça n’est encore jamais arrivé chez nous.”
Quel est le prix d’installation d’un kit ? Est-ce simple à installer ?
“Aujourd’hui le système lambda coûte 350 €, avec notice d’installation. 450 € si c’est un véhicule utilitaire. 850 € pour une installation à domicile (on n’installe pas au garage).
Le kit est prêt à l’emploi, livré avec notice de montage. Il faut une ou deux heures maximum pour l’installer. S’il est mal installé, le système ne marchera pas et c’est le seul risque. Auquel cas il suffira de nous appeler pour que l’on répare ça ensemble, au téléphone.”
Site internet ECO l’eau
Page Facebook ECO l’eau
contact[@]eco-leau.com
Le système a été double médaillé du concours Léonard de VINCI de La Fédération Française des Inventeurs. Concours des meilleures inventions françaises.