Education, Armand Bernardi (entretien)

Armand Bernardi est auteur, réalisateur et producteur. Dans les nombreux travaux qu’il a réalisés, on notera Danse avec Kâli, Star Ac à Kaboul, Les Musées de la Mémoire et la remarquable série documentaire Faire Face. Unidivers lui a demandé de répondre à quelques questions pour comprendre à quels constats et solutions cette dernière l’avait conduit. Un entretien à l’image de l’homme : sans compromis.

Armand Bernardi, quelle est l’origine de cette série et de sa diffusion ?
Nous avons choisi ces thèmes à partir des rencontres organisées par la Ligue de l’enseignement et Milan Presse auprès d’environ 12 000 enseignants, de 2007 à 2010 dans de nombreux IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres). Ces thèmes ont été abondamment discutés. Nous les avons filmés entièrement. Nous avions donc une vision assez profonde des sujets avant d’entreprendre la réalisation de la série « Faire Face ».
« Faire Face » a été diffusée sur Cap Canal, chaine TV consacrée à l’éducation. L’audience de cette chaine étant trop étroite, nous avons décidé de diffuser plus largement la série sous forme de coffrets de 6 DVD auprès des écoles, collèges et bibliothèques de prêt.
La diffusion progressive par les bibliothèques montre que des parents s’inspirent de ces films pour réfléchir sur ces « fondamentaux » de l’éducation. La série se diffuse avec un succès croissant, un peu grâce au soutien de personnalités du « monde de l’éducation » (Claude Lelièvre, Philippe Meirieu, Cahiers Pédagogiques, Lien Social, Éducation Magazine…) et surtout grâce à un phénomène de propagation auprès des parents par divers réseaux. Il n’y a pas eu de promotion par les medias ; nous n’avons d’ailleurs pas cherché à les contacter (à part vous en raison de votre ligne éditoriale). De fait, les médias n’ont tendance à s’intéresser à l’éducation que pour relater un évènement violent à l’école, la baisse des budgets et les classes qui ferment !

Quel est actuellement le rôle de l’éducation républicaine dans la construction de l’identité individuelle de l’enfant ?
L’identité individuelle d’un enfant ? Au cours du tournage de ces films dans les collèges et lycées, j’ai vu des jeunes êtres se définir d’abord par la marque de leurs chaussures, le quartier où ils vivent, le téléphone portable qu’ils utilisent, leur page Facebook, etc. Je plaisante à peine. La première définition donnée d’eux-mêmes est terriblement matérialiste. Ensuite, bien entendu, en parlant, avec le temps, une individualité commençait à percer. Mais qui est présent à leur côté pour faire éclore cette « identité individuelle » ?  Les parents n’ont pas le temps. Quant aux enseignants, ils sont au service de programmes de gavage qui sont de plus en plus chargés dès le cours élémentaire.
Autant le dire tout de suite, j’ai du mal à parler des notions élevées qui ont rapport à l’Etre en me cantonnant aux termes réducteurs employés par la pensée matérialiste, psychologisante ou sociologisante. Je pense même que c’est impossible. Il faut utiliser pour cela un langage transcendant. Un catholique (éveillé) dirait que le processus d’individualisation est le chemin qui va vers l’accueil du Christ en soi. Ma démarche, ma ligne de vie, étant celle des « Compagnons du devoir », je dirais que la graine ne pousse pas seule. Il faut la protéger, la soigner, l’arroser, la tailler… pour qu’elle donne naissance à un nouvel arbre.
L’identité individuelle d’un enfant, c’est pour moi cet arbre à venir et qui est pourtant déjà là – en germe. Pour un Compagnon du devoir, la pierre qu’il est en train de tailler comporte déjà, en elle et de manière consubstantielle, la pierre parfaitement taillée. À lui de la retrouver. Ce retournement de la loi de causalité est un mystère. Ce n’est pas évidemment pas « la pensée unique » d’aujourd’hui qui permet d’enseigner cela à un adulte en charge d’éduquer. Ces notions-là ne se comprennent plus ; d’autant qu’il faudrait montrer la différence entre le terme « individualisation » et celui d’« individualisme » – l’un est combattu par la société actuelle, l’autre est valorisé.

Certes, mais quel regard portez-vous sur l’évolution de l’éducation républicaine ?
L’école de la République fut construite par les instituteurs. Certains étaient des « mangeurs de curés ». D’autres, tel Jean Macé (fondateur de la Ligue de l’enseignement), étaient des idéalistes à la fois laïques et inspirés. Ces êtres illuminés par leur vie spirituelle voyageaient d’un bout à l’autre de la France en fédérant d’énormes volontés et énergies. Il faut savoir tout de même que la Ligue de l’enseignement a été créée en quelques années à peine alors que le téléphone et internet n’existaient pas ! C’est le ventre creux et le cœur plein d’idéal qu’ils avançaient. Aujourd’hui, la Ligue de l’enseignement gère ses avoirs et ses employés…
L’éducation de la République aussi fait de la gestion. Au cours de ces tournages, j’ai rencontré des milliers d’enseignants pour la plupart désemparés (c’est bien pourquoi ils assistaient à ces rencontres). Le thème qui les motive prioritairement est celui de l’autorité, ils ne l’ont plus ! Ensuite vient le thème des inégalités. Quant aux autres fondamentaux de l’éducation, ils leur semblent accessoires tant ils vivent dans l’urgence.
Dans l’Histoire de la République, les enseignants se sont transmis un savoir-faire, une philosophie de vie et de travail de génération en génération. Cette transmission était si forte qu’elle était même opaque aux changements politiques et gouvernementaux. Depuis 10 ans environ, pour la première fois dans l’histoire de la République, cette transmission a été coupée. La transmission des valeurs humanistes et républicaines aussi…

Alors quel devrait-être le rôle de l’éducation dans la construction de l’identité individuelle ?
Aucun. La réponse paraît brutale, mais nous n’avons plus le temps de finasser. L’éducation républicaine telle qu’elle s’est affinée en un siècle est morte. Elle n’accepte plus la dimension spirituelle nécessaire pour faire grandir un enfant. Le mot « spirituel » est devenu dangereux, banni.
Employez-le dans une réunion à laquelle assistent des responsables institutionnels et vous êtes immédiatement catalogué. C’est ainsi, les tenants de la pensée unique sont assis sur leur quant-à-soi. Si je devais retenir une épitaphe, ce ne serait pas la phrase d’un grand sage, mais celle de Pierre Etaix qui fut un clown, un cinéaste et un magicien : « Au salon de l’auto satisfaction, il y avait foule ». De tout temps, la majorité s’est assise sur une autosatisfaction stérile. Or, l’enfant grandit grâce à ses questions et non des réponses. Einstein disait : « La chose importante est de ne pas cesser de s’interroger sur sa propre raison d’exister ». C’est ce que raconte l’épisode « Face aux rêves et aux sciences ».
On voit bien qu’en matière d’éducation, il ne s’agit plus de faire confiance ni aux politiques ni aux spécialistes. Élever un enfant dans cette époque troublée est difficile, ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Élever un être humain signifie littéralement le placer « plus haut que soi ». Il y a donc quelque chose de l’ordre du sacrifice dans l’éducation d’un enfant. « Sacrifice » signifie « rendre sacré ». C’est bien en veillant à rendre son enfant meilleur que soi que l’on se tire soi-même par le haut…
Il paraît vain d’attendre quelque chose de l’actuelle République (si tant est qu’elle en soit toujours une). Les républiques ne durent jamais dans l’Histoire. Ce sont des fleurs fragiles qu’il convient d’entretenir constamment. Leur mort est suivie par des périodes de régression, elles-mêmes suivies par des moments d’évolution. Pour le moment, l’opposition est trop forte, il faut attendre. « Le vent se lève, il faut tenter de vivre », disait Paul Valéry…

Précisément, quelles forces s’opposent, selon vous, à une bonne éducation ?
Dans toute vie, il y a toujours quelque chose qui nous empêche d’évoluer et que nous devons dépasser. Dans l’éducation actuelle – donc, dans les 6 films de « Faire Face » –, l’ennemi est ce qui sape l’autorité, ce qui crée la dépendance aux images, etc. C’est toujours le même ennemi : la société de consommation.
« Consommer, c’est un gros mot, ça veut brûler, cramer… »
dit Xavier Pommereau, psychiatre hospitalier pour enfants et adolescents. Robin Renucci évoque aussi l’archétype de la « mère dévorante » qu’est cette société de consommation. Cela relève de la métaphysique. Cela montre que notre époque n’est pas unique dans l’Humanité, même si elle est particulièrement terrible.
Prenons le problème de la perte d’autorité. Au début d’une civilisation, c’est la caste sacerdotale qui détient l’autorité. Puis elle la perd au profit de celle des militaires. Ensuite, ceux-ci la laissent aux artisans (aux gens de métiers). Enfin, l’autorité passe aux mains des marchands. Nous en sommes là aujourd’hui. Qui en pratique possède l’autorité sur les enfants ? C’est la consommation.
Je me souviens d’une scène dans un grand magasin d’informatique. À un rayon où était exposé un tout nouvel ordinateur se tenaient à la fois un jeune prêtre, un adolescent couvert de tatouages et une jeune femme arborant un badge Ecologie EELV. Eh bien, ils avaient tous les deux la même fascination pour ce nouveau machin, les mêmes tics nerveux. Ces trois-là avaient le même dieu : l’informatique. Le reste n’était qu’apparence…
Les chrétiens nomment cet appel vers le matériel le diable. Il singe Dieu, il ment et il fait en sorte qu’on l’oublie. Chez les Compagnons, on appelle cela la force d’involution qui est inhérente en toute création, soumise à la gravitation. Les choses naissent parfaites, puis se dégradent (d’où de nombreuses légendes et le mythe des quatre âges d’or, d’argent, d’airain et de fer). Quels sont les adultes qui acceptent cette vérité puissante qui veut que le matériel se dégrade mais que l’Homme peut y résister ? Pourtant, un enfant le comprend très bien, il est né pour se tenir debout et se construire comme un temple.

Opérez-vous un distinguo entre transmettre de la culture et diffuser un sentiment de culture (un sport où excellent malheureusement une part non négligeable des élus et des médias) ?
« Sentiment de culture » sonne à mon oreille comme « semblant de culture ». C’est un processus de marketing permettant d’enfermer un être dans une bulle composée de produits de consommation déguisés en contenus culturels. Les basses de données informatiques sont devenues assez sophistiquées pour le permettre.
Rien à voir donc avec une transmission culturelle qui éveille chez l’enfant sa curiosité de façon libre et indépendante. Dans l’épisode « Face aux inégalités », Axel Kahn raconte que la plupart des communistes en France depuis l’après-guerre jusqu’aux années 70 s’informaient beaucoup, se cultivaient, allaient au théâtre. Cette culture a rendu leur militantisme efficace dans de nombreux domaines. La société de consommation et de productivité mécanisée n’a pas besoin d’enfants cultivés, ce n’est pas rentable et contre-productif.
C’est maintenant la culture historique qui est visée à l’école. Le temps consacré aux cours d’Histoire diminue. Dans les nouveaux programmes, le régime de Vichy devient une simple négation de la République ; Gambetta, Ferry et Hugo virés ; la Commune de Paris évacuée ; rien entre la chute de l’Empire romain et Charlemagne… Il y a une logique dans cette manipulation de la culture historique. Laquelle ?  C’est à méditer.
À cette époque où l’enfant a le sentiment d’avoir accès à toute la culture possible, il est fondamental de l’aider à re-connaître sa ligne de recherche. Or, celle-ci ne peut émerger qu’en interaction avec son intériorité. L’objectif : « apprendre à apprendre », c’est-à-dire « apprendre à se faire grandir soi-même ». En effet, l’enfant devenu adulte, il est destiné à devenir à la fois la plante et celui qui l’arrose. (À noter que l’âge intermédiaire de l’adolescence n’existe dans aucune société traditionnelle, c’est une invention de notre société de consommation.)
Qui plus est, il y existe à l’évidence un lien entre spiritualité et expression artistique. Les Compagnons ne croient pas à l’imagination artistique telle qu’on l’entend communément. Exprimer un Art consiste à laisser passer à travers soi l’œuvre de la Création, laquelle est assez vaste pour permettre une infinité d’œuvres. La culture et l’art ne servent à rien si elles ne font pas descendre et remonter les lois de la création. Apprendre cela à un enfant, c’est lui faire comprendre qu’il peut mener sa vie, quel que soit son métier, comme une œuvre d’art.

Quelle dimension spirituelle commune et partagée pourrait, à votre sens, enrichir le système éducatif aujourd’hui ?
Dans « Face aux images » et « Face aux rêves et aux sciences » est abordé le thème du SAVOIR et du CROIRE : ce qui est du domaine des croyances ou des connaissances dans l’éducation. Sujet important chez les enseignants (la presse n’en parle pas) puisque très souvent des enfants se mettent à défendre des thèses créationnistes. Dans les classes de SVT par exemple, des élèves remballent le professeur en déclarant que l’âge de la terre est de 6000 ans. Ces pauvres professeurs ne savent plus comment répondre, si ce n’est en défendant leur propre croyance en la science positiviste.
Dans le film n°3, un publicitaire – à la fois clairvoyant et cynique – démontre que chez l’homme normal (sous-entendu non évolué), le CROIRE l’emporte largement sur le SAVOIR. Il donne l’exemple de la bourse : les gens achètent des actions car « ils croient » que les cours vont monter ; ils n’en ont pas de preuve rationnelle, ils le croient. Tout est à l’avenant. Les nations se bâtissent sur des croyances parfaitement définies, les Etats-Unis d’Amériques en fournissant un parfait exemple. Les adultes font grandir les enfants dans ce qu’ils croient être bon. Le SAVOIR vient donc communément après le CROIRE. Il s’adapte à la croyance et la défend jusqu’au bout… Jusqu’à ce que celle-ci tombe d’elle-même.

Dans ces conditions, comment envisager une dimension spirituelle « partagée » ?
Actuellement, les croyances religieuses intégristes semblent s’affronter aux croyances matérialistes, sans qu’aucune ne délivre la « dimension spirituelle » nécessaire à faire grandir l’enfant. Cette dimension-là que l’homme cherche (ou doive chercher) est à la fois fragile et puissante comme la sève de l’arbre. Je crois qu’elle s’appelle Philosophie, et plus encore, Métaphysique.
Le long-métrage « Ce n’est qu’un début » (de Jean-Pierre Pozzi & Pierre Barougier) montre des enfants de maternelle faisant de la philosophie. Les parents devraient écouter leurs progénitures comme s’ils étaient de grandes personnes. Ma fille à 8 ans comprend des notions philosophiques d’importance : la différence entre l’in-fini et l’in-défini, la dimension de l’Amour, la notion de Liberté, le père Noël qui existe si elle y croit et qui n’existe pas si elle n’y croit pas ; le Christ considéré comme un mythe mais qui peut venir ici et maintenant si elle le veut. En somme, elle apprend à mettre sa foi en quelque chose pour que cette chose arrive. Quelle liberté pour un enfant !  Nous ne sommes pas des parents exceptionnels. Nous savons simplement que, d’un côté, cet enfant vient du Créateur, c’est pourquoi nous l’écoutons humblement; d’un autre côté, il découvre ce monde, c’est pourquoi nous le guidons fermement.

À quelle philosophie, mieux, à quelle métaphysique vous référez-vous ?
Que signifie la véritable philosophie ? Celle d’avant Kant ? Pour faire court, l’Amour de la Sagesse permet de penser et d’agir de façon conforme au Créateur. Ni plus, ni moins !  C’est la Métaphysique, avec des symboles, des archétypes, une haute science. Seule la Métaphysique peut se partager entre les peuples, croyants ou non-croyants (à condition que ceux-ci sachent « courber la nuque » dit la Thora, c’est-à-dire admettent un principe créateur). Le point commun à toutes les spiritualités authentiques est la Métaphysique qui, elle, est universelle.
Les adultes doivent d’abord apprendre cette Métaphysique pour pouvoir la transmettre à leurs enfants. À la différence des savoirs enseignés aujourd’hui, cette Connaissance possède plusieurs niveaux de compréhension, du plus simple au plus complexe. Elle fait appel à la fois à la pensée intuitive et analytique. À ce titre, elle est hyper-rationnelle puisqu’elle met l’Humain au centre.
Je prends un exemple tout simple parmi d’autres. Il s’agit de cette loi très ancienne, dont personne ne se souvient. Elle traite de l’enchainement « mobile – cause – effet – conséquences ». Cette loi se vérifie à l’échelon le plus simple comme le plus complexe. Elle démontre que tout acte provient d’un « mobile », lequel entraine une « cause » laquelle provoque une « effet » et se termine par des « conséquences ».
On a retrouvé des traces de cette loi dans le Code d’Hammurabi de Babylone. L’école de magistrature l’enseigne encore (sans capter sa dimension métaphysique). En effet, c’est en suivant scrupuleusement ce processus de la pensée qu’un juge détermine le motif d’un fait criminel, si celui-ci était prémédité ou non. Selon le motif, la sanction est très différente…
Cela posé, j’en viens à un exemple d’application dans la vie quotidienne à l’école. L’autre jour, je vois une maîtresse en train de punir une élève à la peau claire parce que celle-ci avait tenu des propos racistes à une petite africaine. La maîtresse récitait un texte de morale républicaine. Conséquences : ces deux fillettes qui étaient de bonnes copines avant cet incident se détestent aujourd’hui. Si cette maîtresse avait eu du bon sens (ou un peu de métaphysique au ventre), elle se serait demandé si les propos racistes étaient un « motif » ou un « effet ». Dans le premier cas, il s’agit effectivement d’une faute grave, inhérente à la nature humaine, ce que je ne crois pas chez un enfant de 8 ans. Dans le deuxième cas, le motif est ailleurs, il faut le chercher. Si cette maitresse l’avait fait, elle aurait compris qu’il n’y avait aucun racisme dans cette affaire. Le motif était « une banale jalousie d’enfant » ; la cause « des paroles racistes que la fillette blanche avait entendu dans son entourage »: l’effet « n’importe quoi d’assez fort afin d’exprimer cette jalousie »; la conséquence « une inimitié durable ». La maitresse aurait du juger une banale jalousie d’enfant et non une attitude raciste.
La Métaphysique peut paraître complexe si on ne l’apprend pas. Elle est un réflexe si on est éduqué avec. Pas plus difficile à apprendre que la lecture d’une carte pour se diriger. Le bon sens n’est pas naturel, il s’apprend et il se transmet.

Mais alors, direz-vous que vos films sont pessimistes ?
Pas du tout. La crise de sens est grave, les universitaires et les institutions religieuses ne sont que d’un piètre secours, les médias et les politiques sont borgnes comme l’était Rome à la veille des grands bouleversements, l’éducation est un immense chantier à l’abandon…
Qu’importe, il appartient à chacun d’être comme la sève de l’arbre. L’écorce vieillit, puis pourrit. Il ne nous appartient pas de décider « quand » et « où » la civilisation refleurira. Nous avons seulement à transmettre cette sève toujours vivante. C’est le plus beau combat qu’un être humain puisse mener.
Je suis en train de raconter et expliquer à ma fille « Le Seigneur des anneaux ». Frodon contient à l’intérieur de lui-même tous les personnages : Aragon, le Golum, les démons. Je m’identifie à Frodon, je me lance dans ce combat avec une joie incroyable, et elle aussi !

Propos recueillis par Nicolas Roberti

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