Espagne, Nouvelles élections même gouvernement

Difficiles élections 2016 en Espagne… Mariano Rajoy a entamé des négociations pour former un gouvernement : son parti (Partido Popular, conservateur) déjà au pouvoir a remporté les élections législatives, il y a une semaine. Il compte mettre fin à sept mois de paralysie politique en Espagne.

 

Dimanche 26 juin 2016, les Espagnols ont dû voter pour de secondes élections législatives – 30,16% se sont abstenus. Les résultats du 20 décembre 2015 n’ont pas permis de dégager une majorité claire, et les négociations menées par le leader du parti socialiste (PSOE) Pedro Sanchez ne lui ont pas permis d’être investi président du gouvernement.

Victoire de la droite et affaiblissement du bloc de gauche

espagneLe PP sort vainqueur de ces nouvelles élections, car c’est le seul des quatre principaux partis à gagner des sièges (14). Il conforte sa position majoritaire au Parlement avec 137 députés. Au contraire, le PSOE (socialiste) et Ciudadanos (centre-droit) perdent tous deux des voix. Tandis que la formation d’Albert Rivera ne conserve que 32 élus, le parti de Pedro Sanchez n’obtient que 85 députés, pire score de son histoire. Un sentiment d’échec général accable le parti socialiste, qui a perdu ses bastions historiques comme l’Andalousie mais reste tout de même la deuxième force politique espagnole. Grosse déception chez le parti anti-austérité Podemos, qui espérait devenir la première force de gauche en Espagne en dépassant le PSOE. Il enregistre une perte de 1,2 millions de voix et réussit tout juste à maintenir le nombre de sièges acquis en décembre 2015 et sa position de troisième force politique espagnole. Son alliance avec IU (communiste) au sein de Unidos Podemos n’a pas porté ses fruits. La campagne de diabolisation menée par le PP et Ciudadanos, qui n’ont pas hésité à assimiler les partisans de Pablo Iglesias aux chavistes vénézuéliens, est sûrement pour beaucoup dans ce résultat décevant.

Mariano Rajoy rêve d’une grande coalition

espagne élections
De g. à d. Mariano Rajoy (PP), Pedro Sanchez (PSOE), Albert Rivera (Ciudadanos) et Pablo Iglesias (Unidos Podemos). Photo : Mariscal/EFE.

Même s’il est loin de la majorité absolue (176 sièges), le PP sort renforcé de ces nouvelles élections. Le parti a profité de la peur du chaos et de l’instabilité, qui explique sa victoire malgré les nombreux scandales de corruption qui entache son image. Le « vote utile » lui a permis de récupérer des voix de Ciudadanos.

Son leader Mariano Rajoy compte former rapidement un gouvernement en négociant avec les autres forces politiques, à commencer par le PSOE. Il a déjà pris contact ce jeudi avec les leaders des autres partis pour évaluer s’ils sont disposés à soutenir son investiture, activement (par un vote favorable) ou passivement (par une abstention). Comme lors des précédentes élections, Mariano Rajoy appelle de ses vœux une grande coalition PP-PSOE, avec la participation éventuelle mais pas nécessaire de Ciudadanos. Il n’écarte pas l’éventualité de gouverner en minorité, avec des soutiens ponctuels des autres partis, en cas de refus.

Le leader de Ciudadanos Albert Rivera a annoncé dès mardi qu’il s’opposera à l’investiture d’un gouvernement présidé par Mariano Rajoy. Les responsables du PSOE rejettent aussi l’idée d’une coalition avec le PP, mais certains laissent entendre qu’ils pourraient permettre l’investiture de Mariano Rajoy en s’abstenant, se positionnant ensuite dans l’opposition. Malgré leur fermeté apparente, ils savent que ceux qui bloqueraient son investiture seraient jugés responsables de cet échec et de la convocation de nouvelles élections. Pedro Sanchez devrait se positionner le 9 juillet, suite au comité fédéral de son parti.

Auriane Loizeau d’après l’analyse de Vincent Dain, étudiant à Sciences Po Rennes qui réalise un mémoire sur Podemos.

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Auriane Loizeau
Auriane Loizeau a effectué un stage de journalisme à Unidivers durant l'été 2016.

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