Erwan, séminariste à Rennes, commente la série “Ainsi soit-ils”

Paris, de nos jours. Cinq jeunes candidats à la prêtrise entrent au séminaire des Capucins, un lieu d’études et d’apprentissage, ouvert sur son époque. Depuis trois semaines, Arte diffuse une série française très controversée sur la vie de cinq futurs prêtres, Ainsi soient-ils. Pour certains critiques, une révélation ; pour les autres, une imposture. Pour notre part, une fois souligné l’intérêt de traiter le sujet, toutes les qualités de cette série ne suffisent pas à faire oublier la regrettable absence  de la joie et du renouveau qui découlent de la Transfiguration et de la Pentecôte. Mais en la matière, le mieux n’est-il pas de donner la parole aux intéressés ? C’est Erwan, étudiant au grand séminaire de Rennes qui a répondu.

Je dois avouer que j’ai d’abord été positivement surpris ! Les qualités de la série sont indéniables et pour une série française, c’est un très bon résultat. Cadrage, photo, dialogues, bande-son, souci du détail qui restitue assez bien le cadre ecclésial, des personnages très différents et complexes (au risque parfois d’être des « girouettes »), quelques caricatures un peu regrettables mais aussi certaines réalités grossies à la loupe… En tous les cas, un scénario à plusieurs intrigues qui fait naître un bon suspense…

Pour le séminariste, la série provoque un effet-miroir intéressant, qui donne à réfléchir. Ce qui est en revanche à déplorer – mais le souligner est intéressant – c’est qu’en dépit d’un grand réalisme de surface, plusieurs absences sont criantes : la fraternité et surtout la joie ! Aucune de ces vies n’est vivifiée par la relation au Christ Jésus qui fait le cœur de la vie d’un séminariste ordinaire ! Aucune joie, aucune vraie paix.

La foi réduite à être « une énergie humaine », une « conviction », mais jamais une relation à Dieu, jamais une intériorité, jamais une assise intérieure stable. Cela fait apparaître un grand vide, le vide du monde contemporain : l’absence de Dieu. En cela, scénariste et réalisateur sont inspirés. Sans Dieu, le séminaire devient un tombeau. Ces séminaristes sont déjà morts et leurs dérapages sont déjà prévisibles. Ainsi sont-ils.

Erwan


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