L’association Espero arrive à Rennes pour soutenir l’insertion professionnelle des réfugiés. Association à impact social & environnemental, Espero soutient l’insertion des personnes exilées éloignées de l’emploi dans les secteurs de l’agriculture et de l’artisanat depuis 2016 en Ile-de-France. L’association lance sa première antenne régionale en Bretagne, à Rennes.
“ Valoriser les talents et redonner confiance”, tel pourrait être le credo de l’association Espero, qui crée des parcours de formation et d’insertion pour les personnes réfugiées éloignées de l’emploi. L’objectif : leur permettre de revivre de leur métier d’origine et de s’intégrer en France tout en répondant aux besoins de recrutement en créant des activités durables, comme le maraîchage biologique ou la couture upcycling, qui revalorise du tissu invendu. Alliant impact social et environnemental, l’association veut valoriser les savoir-faire artisanaux des personnes exilées et montrer qu’ils sont une richesse pour notre pays. “Nous rencontrons des gens qui ont de l’or dans les mains. Des agriculteurs, des artisans, des artistes expérimentés.” Marion, coordinatrice.
A Rennes, un projet d’atelier de textile et de maroquinerie haut-de-gamme en insertion verra bientôt le jour. Les anciens tailleurs, couturiers et brodeurs, seront accompagnés vers l’emploi. Cours de français, soutien aux démarches administratives, mise à niveau des compétences, l’association s’occupe de tout. “Nous levons progressivement les freins vers l’intégration”. L’association vise plus spécifiquement les femmes, qui rencontrent plus de difficultés à s’insérer.
Le parcours de formation et d’insertion est travaillé en collaboration avec les entreprises du territoire, car il pourrait répondre à leurs besoins de recrutement, qui s’accentuent depuis quelques années. En effet, la relocalisation du secteur du textile entraîne un développement croissant des entreprises. La Bretagne ne fait pas exception : on estime à 1200 le nombre de postes à pourvoir dans les 2 années à venir, alors que les couturières expérimentées partent à la retraite et que les jeunes se détournent des métiers de la production.
Le projet prendra place au sein du futur Pôle textile et Maroquinerie de Comme un établi, cette manufacture d’artisans lancée il y a 3 ans à la Donelière, au Nord-Ouest de Rennes. Prévu pour septembre, l’atelier réalisera des confections pour les entreprises du territoire et des produits à partir d’invendus.
L’association organise des informations collectives à destination des couturiers exilés, tous les jeudis matins, à 10h, à Comme un établi.
Elle cherche des financements et du matériel de couture, pour lancer l’activité.
Contexte national
La France reçoit, chaque année, entre 90 000 et 120 000 personnes qui déposent une demande d’asile, dont 20 à 30% obtiennent une protection internationale, soit entre 20 000 et 30 000 réfugiés. 3 ans après avoir obtenu leur titre de séjour, 50% de ces personnes sont toujours en inactivité professionnelle. Selon le Haut Conseil à l’intégration, les réfugiés en France ont en moyenne des revenus inférieurs à ceux de la population française. En 2016, le revenu médian des réfugiés était de 984 euros par mois, contre 1 578 euros par mois pour la population française.
Contexte local
Selon l’Agence nationale de la recherche, en 2018, il y avait environ 20 000 personnes reconnues comme réfugiées en Bretagne, soit environ 0,3 % de la population régionale. Environ 5000 sont basés en Ille-et-Vilaine dont la majorité à Rennes, dont la Préfecture centralise le traitement des demandes de séjour.
A Rennes, l’association a réalisé une enquête auprès de 100 personnes réfugiées : 61% étaient sans emploi et bénéficiaires du RSA et 15 étaient expérimenté.es dans le secteur textile, dont 56% de moins de 30 ans et 40% de femmes.
En Bretagne, existent 346 entreprises du textile et de la maroquinerie de luxe pour 3000 salariés. Dans un contexte de prémices de relocalisation, 1200 postes sont à pourvoir dans les 2 années à venir selon un étude de la CCI de 2022, dont 78% sur la production. La perte du savoir-faire technique entraîne des difficultés de recrutement, qui s’accentuent depuis 2-3 ans.
A propos d’Espero
Espero France aide les personnes éloignées de l’emploi à trouver une activité qui leur corresponde. Engagée pour l’insertion et l’environnement, elle met en avant les talents de chacun afin de réconcilier l’Homme et la nature et créer une société plus inclusive et responsable. Espero Bretagne est la 1ère antenne régionale de l’association.
Chiffres clés
+200 personnes accompagnées vers l’emploi
+1000 rouleaux de tissu valorisés
+1000 kgs de légumes et de miel vendus en circuit-court +3500 personnes sensibilisées à l’agroécologie et au recyclage
Pour aller plus loin :
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