La douzième édition de Riposte, organisée par l’association Urticaes, devait avoir lieu vendredi soir. Suite à des complications juridiques, l’événement s’est déroulé sous un soleil splendide aux Ateliers du Vent, dimanche après-midi. Sens esthétique et sens du partage étaient, eux, au rendez-vous.
« La Riposte est morte, vive la Riposte ! ». C’était ce week-end le mot d’ordre et le point de ralliement des organisateurs pour faite suite à l’annulation de l’événement artistique. Riposte, par nature, se veut une exposition limite, hors-norme.
Créée à l’origine, à Orléans, pour contrecarrer les écoles d’art – en hommage, la première édition s’était autoproclamée Salon des Refusés – Riposte propose un espace ouvert sur l’art contemporain. Organisée chez des particuliers ou au cœur de la ville, l’exposition tend à réduire les limites qui séparent habituellement le spectateur et les artistes. L’événement se veut également éphémère et ne dure que le temps d’une soirée (festive, le plus souvent).
Depuis 2013, l’association Urticaes, sise à Rennes, organise la soirée, mais aussi l’EFFPO, une manifestation artistique « sous forme d’une déambulation urbaine ». Bientôt, d’ailleurs, auront lieu des snapshots dans la ville de Rennes : des argentiques seront déposés dans les rues pour inciter les habitants à s’en saisir.
Au demeurant, pour la 12e édition de Riposte intitulé « C’est quand la révolution ? Non, mais j’suis là pour rigoler », les organisateurs avaien vu « les choses en grand, sûrement en trop grand ». L’exposition, investie dans un immeuble au 5 rue Le Bastard prévoyait d’accueillir les Rennais vendredi sur quatre étages – le tout au milieu de fresques murales et des travaux de l’Atelier McClane, d’Athanor, de la Presse Purée ainsi que des éditions Disparate et des Slips de Papa. L’initiative n’a pas plu aux propriétaires et aux forces de l’ordre… Les fresques, espérons-le, les convaincront.
La riposte ne s’est pas fait attendre : elle a trouvé à s’exprimer dimanche après-midi aux Ateliers du Vent. Au programme, de l’art, une gargote, de la musique. Des chaises et des tables étaient disposées dehors au milieu des ateliers.
L’occasion était donnée de revoir ou découvrir une sérigraphie et peinture de l’Atelier Mcclane, les Vulomes des Slips de Papa, catalogue qui « souhaite ouvrir ses portes à la multiplicité des pratiques graphiques », une installation dans un conteneur du duo d’illustrateurs Athanor, et la fanzinothèque mobile de Disparate, association bordelaise.
Malgré le changement de programme, le public était là, au rendez-vous. Et tout ce petit monde a passé un délicieux dimanche fait de découvertes de créations contemporaines originales et de manifestations de soutien à la démarche gratte-poil et vivifiante d’Urticaes. Les ripostes qui donnent à voir et à réfléchir, c’est plutôt utile par les temps qui courent.