Jean-Michel Caillebotte et sa compagnie Star Pilot présentent leur installation Nids à Rennes jusqu’au 12 juillet 2024, dans le cadre d’Exporama. Cette intrigante exposition vivante nous entraîne, en quatre étapes, à la découverte de “villages nids” s’appuyant sur l’univers des oiseaux migrateurs et des humains en déplacement.
Pendant la période du Covid, Jean-Michel Caillebotte est confiné chez lui. Par la fenêtre, il voit les oiseaux continuer de voler de jardins en jardins, sans prêter attention aux haies, frontières symboliques qui séparent son espace de celui de ses voisins. c’est de cette première observation que va naître l’idée de son installation. « J’ai démarré cette histoire de Nids par l’animalité et puis ça a vite dérivé sur le nomadisme humain », souligne t-il. Suite à une rencontre avec une population bulgare en itinérance à Toulouse et divers voyages, l’artiste multi-casquettes commence à élaborer ses quatre nids insolites.
Alors que le premier village (NiDS primitifs) situé dans la cour Langues & Communication de la rue Saint-Melaine symbolise la première étape de la migration, la troisième étape du parcours (NiDS vietnamiens) fait écho à un voyage de Jean-Michel Caillebotte en Asie. « J’étais endormi dans les herbes hautes et au petit matin j’ai vu ce petit village dériver sur l’eau. » L’artiste s’est inspiré de ces habitations des pêcheurs d’Hué (Vietnam) pour construire son village sur pilotis : « Il a fallu transformer le village pour le mettre en hauteur. Tous les nids sont inaccessibles et intouchables pour que nous, humains, puissions les regarder d’en bas ».
Les quatre structures forment une scénographie globale pleine de poésie et empreinte de critique sociale qui appelle à rompre avec la peur de l’inconnu : « ça résonne pas mal dans le contexte actuel ». Pour déterminer les emplacements de ses installations, Jean-Michel Caillebotte a fait plusieurs allers-retours entre Toulouse et Rennes afin de faire du repérage : « Il fallait trouver des lieux qui résonnent avec cette histoire de migration, comme Langues & Communication par exemple ». L’acceptation et l’hospitalité sont également deux notions au cœur du projet. Pour l’artiste, pas question de s’installer dans la cour d’un habitant qui accueillerait les nids à contrecœur : « Derrière chaque mur, chaque espace choisi, il y a une personne. La notion d’accueil par rapport à ce projet a tout son sens ».
Afin de rester dans la métaphore avec la transhumance animale, Jean-Michel Caillebotte a principalement utilisé des matériaux naturels, glanés ici et là comme des oiseaux qui constituent leurs nids. Pour que l’immersion soit réussie, il mise sur l’aspect visuel, mais aussi le son et le mouvement. Bien que le parcours puisse être visité librement, son concepteur propose également des visites guidées qui lui permettent de donner une “amorce poétique” au public pour qu’il puisse comprendre la genèse du projet. « Parfois dans l’art contemporain, on a besoin d’explications. Il ne s’agit pas de tout dire mais de raconter aux gens comment j’en suis venu à ça et les inviter à prendre le temps par moment de s’asseoir pour mieux s’immerger. »
Les quatres villages “NiDS primitifs”, “NiDS Favelas”, NiDS Asiatiques” et NiDS Caravanes” sont encore visibles jusqu’au 12 juillet en visite libre ou visite guidée sur réservation.
NiDS Primitifs – Cour de Langues & Communication, 35 rue Saint-Melaine
NiDS Favelas – Théâtre du Vieux Saint-Etienne, 14 rue d’Echange
NiDS Asiatiques – Cour de la maison Yves Mayeuc, 2 rue Saint-Yves
NiDS Caravanes – Cour arrière du Conservatoire de Rennes, entrée en face du 37 rue Saint-Melaine
Visites libres : du Mercredi 9 au Vendredi 12 juillet de 15h à 19h
Visites guidées : du Mercredi 9 au Vendredi 12 juillet de 19h à 20h30 (Gratuit sur réservation à reservation@lestombeesdelanuit.com)