Falaise > L’un des plus vieux orgues de France

La ville de Falaise, en Normandie, abrite le château de Guillaume le Conquérant. On connaît moins l’église Notre-Dame de Guibray. Edifice de l’ancien temps, il cache l’un des plus anciens orgues de Basse-Normandie.

 

Si les orgues sont nombreux en France (plus de 10000 instruments), très peu sont antérieurs à la Révolution française. Notre-Dame de Guibray en possède un des plus remarquable. Il est l’œuvre de Claude Parisot et de son neveu Henri pour un coût à l’époque d’environ 4500 livres.

Né vers 1704, Claude Parisot fut apprenti successivement chez le facteur lorrain Moucherel, puis chez Louis-Alexandre et Jean-Baptiste Clicquot à Paris. A partir de 1735, il fabriqua de nombreux orgues dans le Nord et l’Ouest de la France : Abbaye de Séry-aux-Prés (Seine Maritime), église Saint-Georges à Abbeville, église Saint-Rémy à Dieppe, église du Saint-Sépulcre d’Abbeville, abbaye de Mondaye (près de Bayeux), cathédrale de Sées, abbaye d’Ardenne (Caen), couvent des Jacobins (Caen), , abbaye de Saint André en Gouffern (près de Falaise…)

Le premier titulaire de l’orgue fut Jean-Noël Toustain (225 livres par an pour gages). En 1792, l’église devient resserre à fourrage, mais l’orgue est encore utilisé pour les fêtes décadaires… En 1803, l’instrument subit quelques petites réparations, avant de plus en plus importantes en 1833 et la révision complète en 1900.

Durant la Seconde guerre mondiale, la pluie et les déflagrations cassent la voix à l’orgue. Sa partie instrumentale est classée monument historique le 4 juillet 1955, et le buffet l’est à son tour le 28 juillet 1970.

[stextbox id= »info »]

Une restauration à en perdre haleine Le facteur Erwin Muller entame la première restauration de l’orgue de 1970 à 1974. La suite est prise en charge par Jean-Loup Boisseau et Bertrand Cattiaux. Grâce à l’aide de l’Etat, du Département du Calvados et de la Ville de Falaise, les spécialistes ont adopté les matériaux et le savoir-faire du passé. Ils ont remis en forme le buffet et les mécaniques, mais les restaurateurs ont surtout révisé complètement de la tuyauterie. Ils ont éliminé notamment les tuyaux les moins anciens et restauré avec respect des techniques de fabrication les plus anciens de Claude Parizot. Ce n’est pas tout. La restauration de l’orgue a permis de réintégrer les tuyaux et les claviers à leurs places initiales. Un « sacré » travail…[/stextbox]

Article précédentSarajevo > Une interrogation commune ?
Article suivantTiens revoilà Irène Némirovsky, l’auteure de Suite française

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici