Le festival international du film responsable Deauville Green Awards revient pour une 14e édition mercredi 4 et samedi 7 juin 2025. Chaque année, l’événement valorise la production audiovisuelle autour de la transition écologique et sociale avec trois compétitions. L’inscription pour envoyer vos films se termine mardi 15 avril 2025. Pour la première fois, c’est dans l’écrin du château de la fondation Yann Arthus Bertrand, au cœur du Bois de Boulogne (Paris), que l’équipe accueillera son public pour deux jours de rencontres et de projections. Rencontre avec le président de l’événement, François Morgant.
Le Deauville Green Awards est un festival professionnel pour les films dédiés à l’écologie et la responsabilité sociale créé en 2012. Si le mercredi 4 juin 2025 est dédié aux professionnels, la journée du samedi 7 juin est ouverte au grand public et propose une programmation culturelle en plus de la projection des films finalistes.
Un festival, trois compétions
Depuis sa création, le festival s’articule autour de trois compétitions : “SPOTS” pour les spots publicitaires, “INFO” pour les films institutionnels et “DOCU” pour les documentaires. « L’idée était alors de générer une interaction entre ces trois grandes familles de communication audiovisuelle autour du développement durable et de la transition écologique et sociale », introduit François Morgant, président de l’association. « On commençait tout juste à en parler. Ces familles ne se fréquentent pas habituellement, mais ça m’a paru intéressant de justement les réunir et de montrer cette créativité naissante multiforme. » Deauville Greenn Awards aborde un large spectre des enjeux environnementaux en ouvrant, pour chaque compétition, 15 catégories thématiques autour de l’environnement et de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE).
Si la première édition a vu défiler des documentaires plutôt alarmistes, des mondes dystopiques violents qui avaient l’effet d’un électrochoc, l’édition 2013 a vécu la sortie de Demain de Cyril Dion et, avec elle, une approche différente du sujet, plus positive. « Au début, il y avait une tendance à vouloir heurter le spectateur avec un message fort, mais c’était peut-être nécessaire pour essayer d’éveiller les consciences », se rappelle Morgant. Il ajoute : « Demain apportait une solution aux problèmes et mettait en avant tout ce qu’il était possible de faire. » Aujourd’hui, François Morgant ne remarque aucune tendance particulière dans la production, les documentaires s’équilibrent entre ceux qui remuent, révélateurs des drames actuels, et ceux qui apportent de l’espoir, montrent que nous ne sommes pas face à une fatalité. En 2024, c’est le documentaire La Lumière des Femmes qui a remporté le Grand Prix DOCU 2024 dans la catégorie « Habitats, territoires et cadre de vie ».
« Grâce à la beauté de l’image et du son, les films sont aussi là pour donner une note d’espoir sur ce qu’on peut faire pour éviter les catastrophes à venir, tout en restant lucides. »
Les films institutionnels, ou d’entreprises, sont de la communication interne et externe plus orientée autour du RSE. En 2024, c’est Une histoire vraie de Vladimir de Fontenay qui a remporté le Grand Prix INFO 2024 dans la catégorie « Santé & qualité de vie ». Et quant aux spots publicitaires, il s’agit de campagnes de sensibilisation dans le but d’inciter à mieux consommer, au moins de manière plus raisonnable. Le Dévendeur de l’Ademe, lauréat du Grand Prix SPOT 2024 dans la catégorie « Consommation durable et éco-labels », mettait en scène avec humour un « dévendeur ». Contrairement au vendeur, il propose une alternative qui évite un nouvel achat : besoin d’un outil ? Plutôt que d’en acheter qui ne vous servira peut-être qu’une fois, pourquoi ne pas le louer ? « Les commerçants se sont plaints de la campagne », confie le président de l’association. « Le ministre de l’Économie voulait la retirer, mais le ministre du développement durable a refusé, ce qui est bon signe. »
Chaque année, 100 films sont retenus par un jury (80 personnes bénévoles au total) pour concourir aux Grands Prix et
Trophée d’Or des trois compétitions. La sélection se fait à partir de quatre critères : la créativité, la technicité (image, son, etc.), la facilité à comprendre le message et, pour le quatrième critère, le jury se pose la question de savoir si la production contient une vraie promesse. « Pour un film d’entreprise, on veut s’assurer que ce n’est pas du greenwashing », donne comme exemple François Morgant. « C’est peut-être la note la plus compliquée, mais je pense qu’on ne peut pas tricher avec un film. Quand on a des images et des témoignages, on arrive à se faire une idée. »
Un nouveau lieu pour 2025 ?
En raison de la diminution du soutien financier de certains sponsors publics, le festival aura exceptionnellement lieu à Paris. « Des sponsors publics ont vu leur budget diminuer quasiment de moitié. En tant qu’association, on subit ce choc aussi », précise-t-il. « Mais le festival va bien malgré tout et on fera en sorte qu’il soit toujours aussi attrayant. » Grâce à un nouveau partenariat avec la fondation Good Planet de Yann Arthus Bertrand, c’est dans l’écrin du château au cœur du Bois de Boulogne que se déploiera l’événement. « On retournera certainement à Deauville, mais ça peut être aussi l’occasion pour certaines sociétés de venir au festival alors que Deauville était peut-être plus difficile d’accès. »
Que nous dit la programmation 2025 ?
Parallèlement à la projection des films finalistes en présence des membres du jury, le festival propose une programmation composée d’ateliers et masterclass et de tables rondes. Parmi elles, « Silence, ça tourne… durable ! », jeudi 4 juin de 13h30 à 14h30, aura pour thème l’écoproduction. Dans un milieu où l’empreinte carbone est des plus élevées, elle abordera les alternatives écologiques possibles dans le choix des transports pour les déplacements ou la construction des décors. « C’est primordial de sensibiliser le public, composé aussi de professionnels du cinéma, qui sera là. » Dans cette table ronde animée par Joanna Gallardo, responsable de l’écosystème et des relations institutionnelle chez Film Paris Region, cinq professionnelles engagées partageront leurs expériences, leurs outils et parfois leurs galères : Pervenche Beurier (Déléguée Générale d’Ecoprod), Laura Martin (Responsable Santé Sécurité Environnement chez France TV Studio), Marie Azancot (Directrice des opérations chez A Better Prod) et Alice Pigné (association ACCEPTE).
À l’initiative du groupe de protection sociale Audiens, partenaire du festival, la table ronde « la santé mentale dans le monde du cinéma et de l’audiovisuel » traitera, de 15h à 16h, d’un sujet longtemps resté tabou. Animée par Marina Ezdiari, responsable RSE chez Audiens, la proposition s’attachera à montrer l’importance du bien-être des personnes en présence de Sarah Minski (psychologue du travail et responsable Accompagnement des parcours professionnels à Audiens) et Christophe Ferveur (psychanalyste, consultant risques psychosociaux et chanteur lyrique).
En adéquation avec l’ADN du festival, la boulangerie à impact positif Land & Monkeys, spécialisée dans la nourriture vegan, s’occupera de la préparation du petit-déjeuner, du déjeuner et du cocktail dinatoire.
Cette première journée se clôturera avec la cérémonie de remise des prix, un moment fort qui récompensera les projets les plus innovants et engagés dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel durable. 500 films ont été envoyés en 2024. Combien y en aura-t-il cette année ?
Pour cette édition spéciale, l’équipe met en place une Journée Grand Public gratuite et ouverte à tout le monde samedi 7 juin, également à la Fondation Good Planet. En plus des activités, work-shop et tables-rondes, seront projetés les films finalistes des « Young Creative Awards », du « Concours Jeunes -25 #FilmeTonAction » et de « Fiction Pour Demain » de 15h à 15h45 pour une remise de prix à 17h.
À partir de 19h, la 14e édition des Deauville Green Awards entamera son dernier événement de l’année à la Mairie du 17e arrondissement en musique, danse, de la peinture, du théâtre, des sculptures et installations, des performances, et en présence des activistes et influencers engagés.
Pour patienter jusqu’au jour du festival et vous mettre dans le bain, deux conseils de documentaires de François Morgant qui montrent à voir la beauté de notre monde et de la vie qui le peuple : Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent pour découvrir des hommes et ds femmes qui mettent en place des solutions, et Les Nanosurvies, les pouvoirs invisible de la nature, un documentaire réalisé par Pascal Moret pour le groupe TF1 Ushuaia TV, pour mieux comprendre la nature et en protéger la biodiversité… Bon visionnage !
