Pour la Fête de la musique édition 2016 jazz, funk, pop, rock, reggae, hip-hop… autant de genres musicaux que de publics différents étaient de sortie. Sous le feu des projecteurs, les scènes électroniques ont signé un succès notable. Résumé.
Pour faire parvenir à vos tympans des sonorités électroniques, il fallait être aux abords du square Hyacinthe Lorette, près de la place de Bretagne. Sur un espace vert en contrebas, entre buissons et remparts, un public quasi exclusivement jeune s’est massé devant neuf DJs, qui se sont relayés de 18 h à 2 h du matin. Parmi eux, Klass Sirius, Alvan, Yann Polewka ou encore Erunner ont donné à des centaines de personnes l’envie de danser sur des sons house et techno. Accompagnant la musique, les quelques éclairages qui agrémentaient la scène se voyaient surplombés par des remparts animés grâce aux projections vidéo du collectif SIZE. De quoi enchanter bon nombre de spectateurs.
L’ambiance est excellente, tout le monde passe une super soirée, c’est génial, se réjouit Marie, étudiante en droit à l’université Rennes 1. Des soirées comme ça dans les rues, on en voudrait plus souvent !
Mais comme pour refléter leur omniprésence au sein des tendances musicales actuelles, les scènes électroniques se sont étendues bien au-delà du square Hyacinthe Lorette. Un peu plus haut, la rue nantaise était le théâtre d’un va-et-vient incessant, le long du parcours qui menait au carrefour Jouaust et son bar Le Chantier. Sur place, une dizaine de DJs ont également mixé de 18 h à 1 h 30 devant un public relativement nombreux, et toujours majoritairement jeune. En chemin, face au Café Breton, une petite scène techno de la rue Nantaise a même modifié les plans de certains fêtards.
Je suis tombé par hasard sur cette scène en allant vers le Chantier, le son était bon donc je suis resté » raconte Benjamin, étudiant à l’INSA. Quand j’ai enfin décidé de bouger au Chantier c’était fini, donc je suis revenu finir la soirée ici dit-il en souriant.
Alors que beaucoup souhaitaient continuer de fêter la musique jusqu’à l’aube, le respect du voisinage, qui impose l’extinction des feux à 2 heures du matin, a sonné la dispersion des troupes. Pendant que certains s’en allaient poursuivre leur soirée en after, d’autres rentraient chez eux satisfaits, mais gardant à l’esprit la perspective d’un réveil difficile. « Je vais avoir du mal à me lever demain, mais ce n’est qu’une fois dans l’année, ça valait le coup de faire un petit sacrifice » concède Benoît.
Si elles ont largement contenté tous les fans du genre, les scènes électroniques ont également attiré la sympathie de nombreux passants. « Ce n’est pas mon style, mais puisqu’on fête la musique, ce genre mérite sa place tout autant que le rock ou le jazz » admet Nathalie, mère de famille. La liberté de jouer ce que l’on veut tout en livrant les auditeurs à leur propre interprétation, n’est-ce pas cela qui rend la musique si unique ?
Sans une ombre au tableau, les neuf collectifs organisateurs de ces Summer Sessions ont donc assuré le spectacle et fait en sorte que la fête de la musique soit un franc succès. Représentant à merveille leur genre, cette soirée était surtout l’occasion de conférer davantage de visibilité à une scène électronique rennaise déjà florissante. De par l’avènement de cette scène électronique, il souffle un vent de fraîcheur sur la Fête de la musique, quelque peu différente aujourd’hui de sa première édition en 1981, mais dont la pérennité est assurée.