Dans ce nouveau film, Victoria Justine Triet quitte la rue de Solférino (son précédent film) pour nous emmener dans les méandres de la vie d’une avocate (à peine) quadra, magistralement interprétée par Virginie Efira.

S’ensuit un habillage-déshabillage, car l’avocate part à un mariage et hésite évidemment entre la petite-robe-noire et la dorée… qui lui va fort bien d’ailleurs. Et cet idiot de voisin de table qui ne la remarque pas, et l’assomme avec des considérations politico-économiques ! Heureusement, il y a Vincent (Melvil Poupaud) qui s’empare du micro et livre avec son amoureuse, la rousse incendiaire Alice Daque, une version torride de Susanna (la chanson de Carli Bogman et Ferdi Lancee). 
Dans celle-ci, Justine Triet parle de manière gracieuse de ses obsessions : « la difficulté des relations hommes/femmes, la solitude, les enfants, la justice, l’argent, le sexe ». Et des chiens ? « En effet, je crois que je compense avec le cinéma pour en avoir, car j’adore les animaux, mais mon compagnon n’en veut pas ». D’où ces scènes désopilantes avec un chien et un singe amenés à témoigner au procès.

Elle a aimé interpréter dans ce film Victoria « l’errance d’une femme complexe prise dans une spirale émotionnelle que sa situation professionnelle fait imploser ». 
Visiblement, la trentenaire a du tempérament et sait imposer ses choix. Nourris par une grande culture. En matière de littérature, sa référence est Sylvia Plath, poétesse américaine, figure emblématique du féminisme. Dans le septième art, elle cite Howard Hawks, Billy Wilder, Blake Edwards, mais aussi Sacha Guitry qui l’a beaucoup inspirée pour ce film Victoria.
Et puis Woody Allen, évidemment. Il y a aussi les films de James L. Brooks que j’adore. Mon goût pour la comédie s’est développé avec le temps. Comme ma passion pour certaines séries comiques telles que Silicon Valley. Ou quelque chose de moins avouable comme la sitcom Mom.
Et de citer encore Madmen dont elle aime l’opacité des caractères masculins et la volonté de donner cette même dimension aux rôles féminins. Comment cette diplômée des beaux-arts est-elle arrivée au cinéma ? « L’enseignement des beaux-arts, ce n’est plus que peinture et sculpture, rigole Justine Triet. Moi j’ai suivi l’option multimédia où j’ai appris à produire des vidéos. Ensuite, j’ai fait des documentaires expérimentaux ». La victoire en filmant.
Film Victoria, Justine Triet, sortie nationale le 14 septembre 2016, 1h35
Réalisation : Justine Triet
Scénario : Justine Triet
Image : Simon Beaufils
Son : Julien Sicart, Olivier Touche, Simon Apostolou
Décors : Olivier Meidinger
Montage : Laurent Sénéchal
Production : Ecce Films / Emmanuel Chaumet
Co-production : France 2 Cinéma, et CNC, Canal+, Ciné+, France Télévisions
Distribution : Le Pacte
Pays d’origine : France
Distribution
Virginie Efira : Victoria
Vincent Lacoste : Sam
Melvil Poupaud : Vincent
Laurent Poitrenaux : David
Laure Calamy : Christelle
Alice Daquet : Ève
Arthur Mazet : le baby-sitter
