Ce mardi, François Fillon retrouve une fois de plus les bancs du tribunal. À 70 ans, l’ancien Premier ministre, retiré de la vie publique, voit sa peine réexaminée dans l’affaire des emplois fictifs qui avait dynamité sa course présidentielle en 2017. Mais derrière le procès, c’est aussi une page plus intime qui se tourne pour le couple Fillon.
Un homme de pouvoir en retrait
Pendant plus de trente ans, François Fillon a incarné l’ascension tranquille de la droite française. Maire de Sablé-sur-Sarthe à 27 ans, plusieurs fois ministre sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, puis chef du gouvernement de 2007 à 2012, il avait patiemment bâti une image d’homme rigoureux et austère, à contre-courant des flamboyances politiques de son époque.
Depuis l’échec de 2017, l’ancien locataire de Matignon s’est retiré dans l’ombre. Il siège désormais dans plusieurs conseils d’administration d’entreprises, notamment dans l’énergie et le pétrole, loin du tumulte médiatique. S’il conserve des fidèles, son influence politique est aujourd’hui quasi nulle. Lui qui ambitionnait l’Élysée vit désormais une existence discrète, entre vie de famille, affaires privées et combats judiciaires.
Penelope Fillon, la figure silencieuse
À ses côtés, Penelope Fillon est devenue malgré elle l’icône silencieuse d’un scandale. Discrète jusqu’à l’effacement durant toute la carrière de son mari, elle a été propulsée sous les projecteurs à son corps défendant. Poursuivie elle aussi, soupçonnée d’avoir perçu plusieurs centaines de milliers d’euros pour des tâches dont la réalité est contestée, elle incarne malgré elle l’un des aspects les plus sensibles de l’affaire : celui des privilèges présumés de la sphère politique.
Depuis, Penelope Fillon s’est repliée sur sa vie personnelle. Entre la Sarthe, où le couple possède une maison familiale, et quelques séjours plus lointains, elle cultive la discrétion. Peu présente dans les médias, elle préfère le silence aux justifications publiques.
Le dernier acte d’une longue affaire
Ce troisième procès en appel cristallise l’épuisement d’une saga judiciaire commencée il y a huit ans. Pour François Fillon, il s’agit moins désormais de sauver une carrière que de défendre son honneur personnel. Pour Penelope Fillon, l’enjeu est avant tout de tourner définitivement la page.
Reste que l’affaire des emplois fictifs a laissé une empreinte durable sur la vie politique française : plus de méfiance vis-à-vis des élus, des exigences d’exemplarité accrues, et une défiance renforcée entre justice et politique.
Alors que la cour d’appel de Paris doit réexaminer ce mardi la sévérité de leurs peines, François et Penelope Fillon avancent désormais sur une voie plus intime, loin des campagnes électorales, avec pour seul horizon le besoin d’un apaisement personnel.