Clap de fin pour Gérard Depardieu condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles ?

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Paris, 13 mai 2025 — Le verdict est tombé ce mardi au tribunal correctionnel de Paris : Gérard Depardieu, monument du cinéma français, a été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur deux femmes, commises en 2021 sur le tournage du film Les Volets verts de Jean Becker. Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis simple, une peine conforme aux réquisitions du parquet.

Le procès, qui s’est tenu en mars dernier, avait suscité une couverture médiatique exceptionnelle, à la mesure de la notoriété de l’acteur. Âgé de 76 ans, Depardieu était poursuivi pour des faits d’atteintes sexuelles répétées à l’encontre d’une décoratrice et d’une assistante réalisatrice. Les agressions avaient eu lieu en août 2021, alors que le tournage battait son plein. Les deux victimes, auditionnées à huis clos, ont décrit des gestes déplacés et non consentis, un climat d’abus de pouvoir et un comportement jugé prédateur. Le tribunal a estimé leurs témoignages « crédibles, circonstanciés et concordants ».

Un accusé absent, une défense sur le déni

Fait marquant : Gérard Depardieu n’était pas présent à l’audience du jugement. Durant l’instruction et le procès, l’acteur s’est toujours défendu avec virulence, niant les faits et dénonçant un « complot médiatique ». Il n’a exprimé aucune remise en question, ce que le tribunal a relevé dans ses attendus. Le sursis simple prononcé signifie qu’il n’effectuera pas de peine de prison, sauf en cas de récidive.

Une image publique définitivement altérée ?

Cette condamnation judiciaire intervient après une série de polémiques et de révélations médiatiques. Depuis les accusations initiales d’agression sexuelle portées par l’actrice Charlotte Arnould en 2018 – toujours à l’instruction dans une autre affaire – Gérard Depardieu a vu son aura ternie par des témoignages multiples de comportements déplacés. En décembre 2023, la diffusion d’un reportage de Complément d’enquête avait ravivé les débats sur sa conduite, relayant d’autres accusations informelles de harcèlement et d’exhibition sexuelle sur divers tournages.

Le jugement du 13 mai marque donc la première condamnation pénale de l’acteur, qui conserve néanmoins sa présomption d’innocence dans les autres procédures encore en cours.

Un cas emblématique du #MeToo à la française ?

Dans le sillage des mouvements #MeToo et #MeTooCinéma, cette décision est perçue comme un tournant symboliquedans le traitement judiciaire des violences sexuelles dans le milieu du spectacle. Elle rappelle que la célébrité n’exonère pas de la loi, et qu’une parole victime, lorsqu’elle est soutenue et corroborée, peut désormais obtenir reconnaissance devant les tribunaux.

Pour les collectifs féministes et les associations de soutien aux victimes, cette condamnation est une victoire, bien que la peine ait été jugée modérée. D’autres y voient la limite d’un système judiciaire encore réticent à sanctionner lourdement les puissants.

À suivre : Gérard Depardieu pourrait-il faire appel de cette décision ? La procédure concernant Charlotte Arnould aboutira-t-elle également à un procès ? Et quelle sera la réaction de l’industrie cinématographique face à un acteur aussi controversé qu’iconique ?

Eudoxie Trofimenko
Et par le pouvoir d’un mot, Je recommence ma vie, Je suis née pour te connaître, Pour te nommer, Liberté. Gloire à l'Ukraine ! Vive la France ! Vive l'Europe démocratique, humaniste et solidaire !