Film Five de Igor Gotesman, Le club des cinq à l’auberge espagnole

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30 mars 2016

Au cinéma, les histoires sur fond de co-loc marchent à fond. Five le nouveau film d’Igor Gotesman surfe sur cet environnement en mettant en scène cinq amis-pour-la-vie. Aussi agaçant que marrant.

Dès la maternelle, ce groupe d’amis (quatre garçons et une fille) a décidé que quand ils seraient grands, ils habiteraient ensemble. Bingo ! Ils y parviendront dans un super appart’ au loyer très élevé. Mais l’un d’eux, Samuel (Pierre Niney), fils d’un papa très très riche, paiera la moitié à lui tout seul. Las, sa vie d’étudiant n’est pas à la fac de médecine comme papa le croit, mais dans une école de théâtre. Quand la vérité éclate, papa coupe les vivres. Voilà Samuel qui n’en dit rien à ses amis et se transforme en dealer pour assurer le loyer. Les autres continuent leur quotidien en faisant des conneries (Timothée), la cuisine (Vadim), l’amour (Vadim et Julia – mais les autres ne le savent pas). On n’est pas sérieux quand on a vingt ans. D’ailleurs, Nestor ne pense qu’à s’envoyer en l’air. Samuel lui, en pince pour une camarade de théâtre. Bref, ses bobos vivent en communauté, et c’est trop cool mais gluant d’invraisemblances et de mensonges. Reste que les dialogues sont plaisants, parfois un peu crus, un peu trashs, mais les acteurs les profèrent avec assez d’élégance pour que ça passe. Les rôles sont dans l’ensemble très caricaturaux, mais quel plaisir de voir Fanny Ardant en fumeuse de pétards !

Ce film qu’Igor Gotesman préparait depuis cinq ans repose en fait tout entier sur les épaules de Pierre Niney. Le César du meilleur acteur en 2015 (année où il a quitté la Comédie Française après cinq ans) explique qu’après avoir joué Yves Saint-Laurent et Un homme parfait, il avait envie de légèreté. Gagné ! C’est léger, très léger.