Ille-et-Vilaine. 30 jours pour découvrir le cinéma du réel au Comptoir du doc

--> Pour recevoir chaque semaine par courriel les derniers articles relatifs à Rennes, cliquez ici

Nous, étudiants ! Rafiki Fariala mois du doc comptoir du doc
Nous, étudiants ! de Rafiki Fariala

Le Mois du film documentaire, coordonné par le Comptoir du doc en Ille-et-Vilaine, a débuté le week-end du 3 novembre 2023 aux Champs Libres, en partenariat avec le musée de Bretagne. L’événement se poursuit dans différents lieux partenaires du département avec douze films au programme et 75 projections. Agnès Frémont, programmatrice de l’association, revient sur l’univers du cinéma documentaire de création.

Agnès Fremont Comptoir du doc Mois du doc
Agnès Frémont programmatrice au Comptoir du doc

Le Comptoir du doc, c’est sept événements à l’année, axés sur la découverte d’un certain type de cinéma documentaire qui est « un terme très général qui englobe pleins de types de films », selon Agnès Frémont, programmatrice de l’association. Le Mois du doc, organisé à l’échelle nationale par Images en bibliothèque, est consacré à la découverte de films documentaires récents (entre 2021 et 2023) sur toute la durée du mois de novembre. À l’échelle départementale, Agnès Frémont et un groupe d’adhérents de l’association sélectionnent et proposent aux structures culturelles une série de films, les lieux ayant la liberté de les projeter ou d’en sélectionner de leur côté. Ensuite, Comptoir les accompagne « dans l’organisation des séances, la négociation les droits de diffusion, la venue du cinéaste et la régie copie ». Subventionnée par la région, le département et Rennes Métropole, l’association se charge d’équiper matériellement les salles qui en ont besoin. 

« L’ADN du Mois du doc au niveau national, c’est la projection-rencontre », un format chaleureux afin que public et les invités puissent avoir un contact privilégié. Cette année, 75 séances sont programmées, toutes suivies d’une discussion avec une personnalité impliquée dans la construction du film, souvent le cinéaste, parfois un chef opérateur, un producteur, un ingénieur son, etc. « Le but n’est pas de juste montrer un documentaire, on veut en savoir plus sur la manière dont il a été fait, les conditions de tournage », précise Agnès Frémont. Cette année, le Comptoir du doc accueille douze invités dont huit cinéastes.

Ma vie en papier Vida Dena comptoir du doc mois du doc
Ma vie en papier de Vida Dena

Le lancement du Mois du doc a eu lieu comme chaque année le premier weekend de novembre dans l’auditorium des Champs Libres à Rennes. L’occasion de découvrir trois films de Denis Gheerbrant, dont son dernier en coréalisation avec Lina Trismova, La Colline, sorti en 2022 qui sera projeté à nouveau les 7 et 8 novembre 2023 dans d’autres lieux. Questions d’identité et Et la vie, deux des premiers films du réalisateur, ont aussi été présentés en exclusivité ce weekend. « Denis est adepte de l’image, du cadre, il a un cinéma un peu arpenteur, il aime filmer seul, à l’épaule, il aime filmer l’autre, c’est pour ça qu’on l’a choisi pour l’ouverture », explique Agnès Frémont. La Vie totale de Samuel Poisson-Quinton a clôturé ce weekend d’inauguration. Ces films s’inscrivent dans une volonté de partage d’un certain type de films documentaire du Comptoir du doc : le cinéma du réel.

Car le Mois du film documentaire, c’est aussi l’opportunité de changer le regard que l’on porte sur un cinéma qui peut être victime de préjugés. La case documentaire est souvent associée « aux films animaliers, au reportage ou encore au magazine de société » et souvent plus relié à la télévision qu’au cinéma. Le Comptoir du doc a à cœur de montrer des films de création qui rendent compte de « l’expérience du réel ». Un type de cinéma qui prend du temps, qui attend l’événement à filmer, qui peut être mouvant. « Les films qu’on montre font appel à des outils communs avec la fiction », ils vont chercher l’émotion, la sensation, le rythme. Basé sur le réel, il y a ensuite un travail de montage, une manière de raconter, un angle, qui permettent une grande richesse cinématographique.

« Le cinéma du réel donne une voix à ceux qui n’en n’ont pas », les films proposés cette année sont tous des récits d’expérience universelle ou en résonance avec un sujet d’actualité. Toujours dans un soucis de rendre l’événement accessible, toutes les séances dans les structures publiques (bibliothèques, salles polyvalentes…) sont gratuites et les séances au cinéma ont un tarif préférentiel.

Le regard d’Agnès Frémont sur quatre des films projetés durant le Mois du doc : 

Río rojo de Guillermo Quintero (2021, France, Colombie)

« C’est un film colombien, qui oscille entre la réalité environnementale de l’Amazonie et le contexte historique et politique du pays. Dans les années 80 la Colombie était le pays le plus dangereux au monde, il y avait une guerre civile, les terres étaient tenues par les FARC, des groupes armés qui interdisaient l’accès à des terrains, et d’une certaine manière les préservaient. Aujourd’hui, la guerre civile est terminée mais la nature se retrouve victime du tourisme, c’est plus apaisé politiquement, mais la nature en est détruite ». 

Vingt ans sans ferme de Céline Dréan et Jean-Jacques Rault (2022, France)

« Le film traite d’un sujet actuel : l’agriculture. On suit le parcours d’un paysan qui a dû quitter sa ferme à cause de problème financier. Il y évoque son regret. Désormais cinéaste, il revient sur son passé. Il évoque aussi des sujets forts comme le suicide des agriculteurs, la solitude, la charge financière qu’ils ont, il va à la rencontre d’amis qui ont toujours leur ferme et d’autres qui ne l’ont plus ».

En mis zapatos de Pedro Morato (2021, Espagne, Belgique)

« C’est l’histoire de Paro Moca, un danseur qui s’occupe de sa maman qui a la maladie d’Alzheimer. Le film montre la difficulté de se retrouver dans la posture d’aidant, s’occuper de ses ainés, ses parents, quand on n’a ni formation, ni les moyens financiers de s’occuper d’un malade. C’est une situation déjà difficile en France, mais on peut être un peu rémunéré par des associations. Là, le documentaire se passe en Espagne et on suit un personnage qui veut accompagner sa mère, mais qui n’en a pas les moyens. »

La Colline de Denis Gheerbrant et Lina Tsrimova (2022, France, Belgique)

La colline mois du doc comptoir du doc docu
La Colline de Denis Gheerbrant et Lina Trismova

« C’est un film très fort de Denis, qui se passe dans une déchetterie au Kirghzistan. Ils sont obligés de travailler, de rapatrier les déchets sur le lieu de vie », raconte Agnès Fermont. « C’est un film dur, on se retrouve complètement submergés par les déchets », ajoute Lorène Hivet, chargée de communication au Comptoir du doc

Découvrez aussi tous les autres films de la programmation et allez à la découverte d’un cinéma libre et riche grâce au regard du Comptoir du doc et des lieux culturels du département.

INFOS PRATIQUES

Comptoir du doc

Projections, agenda et lieux partenaires en Ille-et-Vilaine

Autres projections en France : Mois du film documentaire

Retrouvez Comptoir du doc : InstagramFacebook

Musée de Bretagne – partenaire du lancement

Article précédentLe livre qu’il vous faut pour réussir vos photos selon Henry Carroll
Article suivantMorbihan. Neige Sinno, Prix Fémina 2023, dédicace à la Canopée de Ploërmel en réponse à la censure

--> Rennais, pour recevoir chaque semaine par courriel nos derniers articles, cliquez ici

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici