Ino. Electro pop iodée des Côtes d’Armor

La musicienne Ino faisait paraître son second EP en mai 2022. Originaire de Saint-Quay dans les Côtes-d’Armor, la jeune claviériste et chanteuse compose, avec son frère Yves 2K, une pop électronique acidulée et enivrante qui sent bon le soleil d’été des bords de mer. Débutant et encore autoproduit, le projet n’en est pas moins prometteur.

Second Souffle paraissait en mai 2022. Après INO 100, sorti en août 2021, c’est le second EP d’Ino, projet de la chanteuse et claviériste Juliette Lecœur, âgée de 23 ans. Entre mélodies envoûtantes au piano, rythmiques langoureuses et textes pop chantés avec douceur, ce sont quatre nouveaux titres pour se plonger dans l’univers balbutiant, mais déjà prenant de la musicienne originaire de Saint-Quay-Portrieux et étudiante à Rennes.

ino music

Juliette Lecœur est pianiste depuis ses huit ans. Fille de mélomanes partagée entre le rock de son père, la musique classique de sa mère et la pop grand public, c’est surtout son grand frère qui aura un impact déterminant dans son éducation musicale. « Il m’a toujours fait découvrir de nouvelles influences, le rock des années 2000 quand on était plus jeunes, puis les musiques électroniques, la house, la techno », raconte la musicienne. Ce même Félix, alias Yves 2K, percussionniste, l’a fortement encouragée dans ses élans créatifs, la composition, le chant, et l’accompagne aujourd’hui dans le projet Ino.

Vers 2018, Juliette Lecœur commence à composer. Dans la foulée, elle débute aussi le chant. « J’écrivais depuis longtemps, de petites choses dans des carnets. À un moment, j’ai voulu poétiser ça en mettant en musique et je me suis mise à chanter », se rappelle-t-elle. « Au départ, c’est venu d’un besoin de lâcher quelque chose sur le papier, d’exprimer un trop-plein ». Elle prend vite goût à ce geste spontané, comme elle l’explique : « réfléchir à des rimes, à des mots qui ont du sens, qui vont ensemble et qui créent des images, c’est un jeu ». « C’est aussi un moyen thérapeutique de s’exprimer, une façon de prendre de la distance sur ces sujets », poursuit-elle.

Poétiques, les textes d’Ino sont à mi-chemin entre l’introspection et l’observation. Un de ses sujets de prédilection est l’addiction. « J’ai l’impression que tout le monde est addict à quelque chose. Je le vois sous plein de formes différentes, chez plein de gens différents, et ça me fascine de voir comment les gens gèrent ça », explique-t-elle. C’est le propos, par exemple, de l’entêtante « Tourner la tête » :  « que ce soit avec des choses positives ou négatives, on cherche toujours un plus d’adrénaline », ajoute-t-elle.

C’est en 2019 que les frère et sœur Lecœur décident de s’associer en musique, inspirés par le succès de la chanteuse américaine Billie Eilish, en duo avec son frère Finneas O’Connell. Juliette au clavier et au chant, Félix à la MAO. Les morceaux partent souvent d’un jeu d’accords au piano trouvé par Ino, Yves 2k propose alors une rythmique de percussions, et les productions sont conçues à quatre mains. Les références pop et rap de la première se mêlent à la musique électronique du second. Ce mélange donne lieu à une pop électronique sucrée, tantôt jazzy, tantôt R’n’B, lumineuse et mélancolique, chantée principalement en français, pouvant évoquer la chanteuse Iliona, que Juliette cite comme une artiste à laquelle elle s’identifie beaucoup.

Deux ans de travail pour trouver le son qui leur plaisait, et un premier EP autoproduit, INO 100, paru à l’été 2021. Ino a continué à s’épanouir en 2022 avec un autre EP, Second souffle, des live sessions filmées, seule au piano ou accompagnée d’un groupe instrumental. Une récente collaboration avec le producteur et chanteur costarmoricain Agav prend des airs de tube de l’été au Val André. La saison estivale a été l’occasion de premières dates de concert, à un événement du festival lorientais Varma sur la plage de Port-Louis, et à un festival privé à Donville. En attendant de prochains concerts d’Ino, plusieurs maquettes de morceaux en réserve devraient paraître d’ici à l’été 2023.

Dans la mythologie grecque, Ino est le nom humain de Leucothée, qui, frappée de démence par Héra pour avoir recueilli Dionysos, se jette à la mer et, sauvée par les Néréides, devient la protectrice des marins et des naufragés, déesse des mers calme. C’est elle qui secourt Ulysse de la tempête lorsqu’il quitte l’île de Calypso. Repris par Juliette Lecœur pour son projet musical, en référence à l’attachement à la mer de cette native de la baie de Saint-Brieuc, Ino recèle un univers doux amer, groovy et mélancolique, comme la vision des derniers rayons de soleil estivaux illuminant une mer d’huile. Libre, un casque audio sur les oreilles, « toujours tu chériras la mer », miroir où tu contemples ton âme.

 

 
 
 
 
 
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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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