Isidore Tispéranole et les trois lapins de Montceau-les-Mines > Un conte fantasque et savoureux

Voilà un conte fantasque et savoureux à l’attention des tout-petits ou des très grands imaginé par Pierre Thiry qui a conservé une âme d’enfant. Car pour imaginer des personnages aussi baroques, drôles et savoureux que ceux qui peuplent Montceau-les-Mines, assurément il faut avoir gardé en soi une part de cette fraîcheur et de cette vision si innocente du monde qui caractérisent nos chères têtes blondes.
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Isidore Tipéranole et les trois lapins de Montceau-les-Mines vivent dans un univers où la réalité est façonnée par la mélodie des mots et la poésie des expressions. Pour tuer le temps, on s’arme d’un fusil; le lapin amoureux manque de se faire dévorer par l’objet de sa flamme; le chocolat semble avoir la vertu d’arrêter le temps; quant à la belle princesse, elle aime faire rire les dindes…

Les adultes à l’esprit vagabond et fantasque se réjouiront de cette histoire pleine d’esprit, peuplée de jeux de mots succulents qui semblent diriger le déroulement de l’intrigue. Pierre Thiry, en poète amoureux de la langue française, décortique avec humour nos adages pour notre plus grand plaisir.

Quant aux enfants, ils pourraient, très jeunes, apprécier ce conte s’il était sensiblement plus court et contenait plus d’illustrations. Les plus âgés risquent de passer à côté de ce récit qui s’adresse soit à l’esprit encore vierge des plus petits, soit aux adultes qui ne rechignent pas à retrouver, l’espace d’une histoire, leur âme d’enfants.

Le choix des illustrations est plus surprenant, compte tenu de la qualité de l’histoire. Elles semblent tout droit sorties des crayons de couleur d’un enfant qui s’appliquerait à dessiner des saynètes, sans réelle poésie ni recherche. C’est très scolaire et, malheureusement, ce décalage dessert le livre dans son ensemble en lui donnant un côté amateur dommageable. On peut également regretter quelques imprécisions dans la ponctuation et une mise en page difficile à lire tant la typologie est grosse dans les premières pages (mais, étrangement, elle diminue au milieu du livre).

Néanmoins, ce sont 65 pages de pur bonheur qu’on dévore le sourire aux lèvres ! Monsieur Thiry, les grands enfants vous remercient !

À conseiller si…

… vous êtes curieux (se) de savoir comment on tue le temps quand on craint l’ennui plus que tout. Et comment un carré de chocolat peut vous sauver la mise… Isidore Tipéranole est mon personnage préféré et je vous recommande chaudement cette lecture rien que pour ce passage !

Extrait :

Justin le Lapin, troubadour enamouré, concocte de beaux poèmes pour séduire la belle princesse Ermelinde:….

Sous le stresses / Ta peau aime / La caresse / D’un poème / Ô gente hermine Ermelinde / On voyagera en Inde / Là où New Delhi s’agite, / Sur le Gange qui palpite… / Sous le vol des merles d’Inde / Quand nagent les merlans d’Inde […]

Hélène

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