Le dernier roman de Jonathan Coe Expo 58 est un roman d’espionnage loufoque. Parodie enlevée du genre. L’action se situe en 1958 au sein d’une exposition universelle imaginée par les Belges, mais aussi au cœur de la guerre froide.

Qu’aurait fait James Bond dans de telles circonstances ?
Portrait d’une époque révolue, pleine d’humour britannique, mélange de l’émancipation d’après-guerre, et d’attachement aux traditions. Mais notre héros, éphémère espion malgré lui, devra sagement retourner au bercail retrouver son quotidien morose avant même que ne se close cette période historique périlleuse autant qu’exaltante. Toutefois le dernier roman de Jonathan Coe Expo 58 nous réserve lui une fin aussi rebondissante qu’amusante ! Bonne lecture.
Ils roulaient depuis une vingtaine de minutes lorsque, sur la gauche, Thomas revit les sphères étincelantes de l’Atonium s’élever par-dessus les arbres, pleine lune contre le gris-bleu du ciel changeant. Il reprit du poil de la bête. Demain, il serait revenu sous ces globes, et la certitude l’électrisa derechef. À sa manière complexe et voilée, le monument était emblématique de ce que la Foire – et durant les six mois à venir sa vie à lui – représentait : le progrès, l’histoire, la modernité et la sensation d’être monté dans la locomotive de ce train-là. Et pourtant, comment réconcilier ce sentiment avec la vie qu’il venait d’abandonner passagèrement, celle où Sylvia semblait embourbée jusqu’au cou. Il y avait là une contradiction profonde.
Expo 58 Jonathan Coe, Gallimard, janvier 2014, 336 pages, 22 euros
Ce livre est disponible à Rennes à la librairie le Forum du Livre ou directement en ligne.
Jonathan Coe est né en 1961 à Birmingham. Après des études à Trinity College (Cambridge) et un doctorat à l’université de Warwick, il devient professeur de littérature. Son roman, « Testament à l’anglaise », le propulse sur la scène internationale. En 1998, il reçoit le prix Médicis étranger pour « La Maison du sommeil ». « Le miroir brisé » est son premier ouvrage pour la jeunesse. C’est, confesse-t-il, « l’un de mes livres les plus politiques même si je lui ai donné la forme d’un conte de fées ».
