Retour en kimono, Poutine décroche un ippon diplomatique

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Sur le grand tatami de la géopolitique sportive, l’arbitre vient de lever un drapeau… russe. La Fédération internationale de judo (IJF) autorise de nouveau la Russie à combattre sous ses couleurs, avec drapeau et hymne en bonus, dès le tournoi d’Abu Dhabi qui débute vendredi 28 novembre.

Finie la tenue neutre, place au retour en kimono tricolore après l’invasion de l’Ukraine en 2022. L’Ukraine hurle au mauvais geste, la Russie parle de « décision historique » et, au milieu, l’IJF explique avoir simplement appliqué le règlement. On ne sait pas encore lequel, mais sûrement pas celui du fair-play.

Il faut dire que le judo est le sport préféré de Vladimir Poutine, ceinture noire autoproclamée et champion toutes catégories de projection de voisins. Pour lui, cette réintégration ressemble à un ippon diplomatique : un petit salut, deux trois formules sur la paix, et hop, on remet l’hymne. « Tu m’laisses gagner, Donald, et j’te file les terres rares du Donbass. » Quand le sport est « apolitique », c’est fou tout ce qu’on peut négocier dans le coin du tatami.

Pendant que les Ukrainiens comptent les morts et les villes rasées, la grande famille du sport mondial teste une nouvelle discipline… le judo amnésique. Règle numéro un : on oublie pourquoi la Russie avait été exclue. Règle numéro deux : on ne parle plus de sanctions, seulement de « réconciliation ». Règle numéro trois : surtout, ne pas rire trop fort quand Poutine explique que tout cela est un pas vers la paix. De toute façon, dans ce tournoi-là, le seul véritable arbitre – l’opinion publique, la sagesse, la justice, l’honnêteté – n’a pas été invité sur le tapis.