La Maison de la blouse change d’adresse, les Rennais ont le blues

Petit tour ce matin, dans le centre-ville de Rennes, afin de dégourdir mes jambes alourdies par un jogging. En passant par la rue de l’Horloge, surprise de taille : La Maison de la Blouse va déménager rue du Pré botté. Fin d’une époque.

Il y a quelques semaines, Unidivers regrettait la fermeture d’un petit estaminet rennais, derrière la mairie. Sous les fenêtres du maire, il en était fini des petits canons au coin du comptoir et des conversations de piliers de bar. En lieu et place du café, la belle Mickaëlla ouvrait une boutique de « fringues » et encanaillait les plus chics Rennaises.

Des blouses fleuries aux bleus de travail en passant par le tablier d’écolier

Dans cette rue où un célèbre chausseur tient encore le haut du pavé, les vieilles échoppes disparaissent malheureusement l’une après l’autre. Jadis, la boutique spécialisée dans la vente des kalinettes rennaises avait suscité un peu d’émoi, en baissant ses rideaux définitivement. Mais qu’en sera-t-il pour le déménagement de la Maison de la blouse, à deux pas de là, rue du Pré botté ?

Spécialisé dans la vente de vêtements de travail et professionnels, le magasin était connu des spécialistes, uniquement des spécialistes. En revanche, qui n’était pas interpellé par la devanture derrière laquelle on trouvait pêle-mêle des bleus de travail et des blouses fleuries ? C’était un brin suranné, voire croquignolet. On ne se lassait pas de passer devant le magasin pour trouver à redire du côté « kitsch ». Mais aujourd’hui, exit la franche rigolade… Quelques Rennais trouvent dommageable le déménagement. « C’est un peu l’âme du centre-ville qui disparaît, » reconnaît Nicolas.

Comme Nicolas, combien seront-ils à déposer une gerbe de souvenirs devant la façade de la Maison de la blouse ? Très peu sans doute. On ne peut rien contre la frénésie commerciale et la modernité. Mais si d’aventure vous passez par là, n’hésitez pas à pousser la porte du chausseur, du petit atelier du bijoutier et du vendeur de saxos dans la petite cour. Comme cela, par pure gentillesse…

Jean-Christophe Collet

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