Chaque année, le 11 novembre est un jour férié qui célèbre tous les combattants morts pour la France de toutes les guerres anciennes et actuelles, sans distinction. Avant 2012, le 11 novembre était juste la date anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918, qui mettait fin à la Première Guerre mondiale.
Au fil des années qui passent, les contours de la Guerre de 14-18 apparaissent aux jeunes générations avec moins d’acuité, Unidivers a fait le choix de rappeler que le 24 octobre 1922 fixait, au 11 novembre, la commémoration de la victoire et de la paix.

C’est le 11 novembre 1918 à 5h15 que le maréchal Ferdinand Foch (1851-1929) et le général Maxime Weygand (1867-1965) signent l’armistice avec l’amiral britannique Rosslyn Wemyss (1864-1933), dans un ancien wagon de chemin de fer dans la forêt de Compiègne, près de Rethondes dans l’Oise. Le cessez-le-feu prend effet à 11H11, ce 11 novembre 1918. Il met fin à la Première Guerre mondiale entre La France, le Royaume-Uni, les États Unis d’Amérique et leurs alliés, face à L’Allemagne. L’armistice signé le 11 novembre est d’une durée de 36 jours et il est reconduit à plusieurs reprises.
L’armistice marque la fin complète des combats, mais la paix est à négocier.


C’est le 18 janvier 1919 que s’ouvre la conférence de paix à Paris : les traités sont négociés pour tous les États considérés comme vaincus : l’Autriche-Hongrie, la Bulgarie, l’Empire Ottoman et l’Allemagne. Le traité pour l’Allemagne se déroule le 28 juin 1919 dans la galerie des glaces au château de Versailles ; il instaure de lourdes sanctions pour l’Allemagne qui n’avaient pas été prévues lors de l’armistice. Ces traités créent des tensions dans toute l’Europe. L’Europe ne se remettra pas de cette guerre…

La Grande Guerre avait débuté le 28 Juin 1914 avec l’assassinat du prince héritier de l’empire Austro-Hongrois qui a entraîner, par le jeu des alliances, une guerre dans toute l’Europe, puis une guerre mondiale. Cette guerre s’avère extrêmement meurtrière et va profondément bouleverser l’Europe. C’est donc un grand soulagement de voir que cette guerre est enfin terminée !
La Première Guerre mondiale a fait plus de 9 millions de morts et disparus, et plus 21 millions de blessés ; en France, on compte 1,4 million de morts et presque 4 millions de blessés, parmi eux : 1 100 000 invalides permanents, 56 000 soldats amputés, 65 000 mutilés et 500 000 gueules cassées : les blessés de la face. Les chiffres sont terrifiants. En moyenne, 900 jeunes Français mouraient chaque jour sur les champs de bataille.


Le 11 novembre 1918 à 10h55 à proximité du village de Vrigne-Meuse dans les Ardennes, Augustin Trébuchon, berger lozérien engagé sous les drapeaux en 1914, est touché mortellement d’une balle en pleine tête. Seize minutes plus tard, l’armistice du 11 novembre prend effet et Augustin Trébuchon, 40 ans, devient le dernier poilu mort au combat sur le sol français.

Le premier anniversaire de l’armistice le 11 novembre 1919 est discret, car le poids de la perte l’emporte. Une minute de silence est organisée en l’honneur des personnes tombées pendant la Grande Guerre. La cérémonie se déroule dans la chapelle des Invalides en présence du maréchal Foch.
Le 11 novembre 1920, la cérémonie prend une dimension nationale avec la volonté d’honorer tous les soldats morts au combat. Par la suite, les anciens combattants insistent pour que le Parlement déclare la journée du 11 novembre comme fête nationale. C’est l’objet de la loi du 24 octobre 1922.
Le 8 novembre 1920, une loi est votée pour qu’un hommage soit rendu aux restes d’un soldat non identifié et mort au champ d’honneur. Le gouvernement français fait exhumer des dépouilles de soldats inconnus, enterrés sur les principaux lieux des grandes batailles : à Verdun, dans la Somme, au Chemin des Dames, dans la Marne, en Champagne, en Artois et en Alsace-Lorraine. Huit cercueils sont déposés au sein de la Citadellede Verdun le 9 novembre 1920. André Maginot (1877-1932) ministre de la guerre, désigne Auguste Thin et lui tend un bouquet d’œillets blancs et rouges. Ce dernier dépose le bouquet sur le sixième cercueil, et choisit ainsi le soldat inconnu : Auguste Thin, 21 ans, appartient au 6e corps de l’armée.

Représentant anonyme des Poilus, le Soldat inconnu est inhumé le 28 janvier 1921 sous la voûte de l’Arc de Triomphe à Paris. Le 11 novembre 1923, le ministre de la guerre et des pensions, André Maginot, allume pour la première fois une flamme du souvenir. Depuis ce jour-là, la flamme est ravivée chaque soir à 18h30.


En parallèle, entre 1920 et 1925, on érige 30 000 monuments aux morts dans chaque ville, dans chaque village ; chacun des morts pour la France a droit à son nom gravé publiquement dans sa commune. L’ordre alphabétique généralement choisi renforce l’uniformité, proche de celle des cimetières militaires où reposent les corps. Le monument aux morts devient le lieu de l’identification avec les héros et le lieu de la justification de leur sacrifice.

À partir de 1925, les soldats blessés et invalides hospitalisés aux Invalides confectionnent des bleuets en tissu pour les vendre dans les rues. Cette fleur est choisie pour deux raisons : d’une part parce qu’elle est une des seules fleurs à pousser sur les champs de batailles, et d’autre part parce qu’elle est de couleur bleue, comme l’uniforme des poilus. La vente du bleuet de France vise, aujourd’hui encore, à recueillir des fonds afin de financer les œuvres sociales qui viennent en aide aux anciens combattants, aux veuves de guerre, et aux pupilles de la nation…


