Lendroit est une maison d’édition, librairie et galerie située sur la place du Colombier à Rennes. Pour lancer sa traditionnelle exposition-vente de Noël, elle invite un artiste rennais… le graffeur WAR.



(voir notre article) ! L’artiste a répondu à une commande de la mairie de Rennes. Institutionnalisation ? Revirement ? War assume. Le street art constitue une part seulement de son travail. Dessins, sérigraphies, sculptures, coulures sur vitrines… l’homme n’est pas toujours à arpenter les friches et autres ruelles sombres de la ville. La question de la reconnaissance, qui plus est par des institutions, est problématique dans le milieu du street art.

Avec cette soirée inaugurale, War et Lendroit Éditions signent un programme cohérent. La galerie invite l’artiste de rue en lui proposant une exposition intérieure. War, lui, offre une peinture sur la façade, entre intérieur et extérieur… et en toute légalité ! Donnant donnant. Confidentiel, inconnu, pour ne pas dire invisible, taiseux selon ces propres mots, le graffeur a tout de même accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.

War : J’en ai l’impression, oui.
Unidivers : Depuis quand travaillez-vous sur Rennes et les alentours ? Trouvez-vous encore des spots et de l’inspiration ?
War : Ça va faire 6 ans… Les Rennais m’ont vu trouver ma technique et mon style. Ils ont vu évoluer mes peintures. Nous avons développé une sorte de lien, de familiarité. C’est ce qui me fascine toujours : peindre un mur quelque part c’est agir directement sur l’environnement, c’est modifier la vie des riverains, c’est rendre le béton poétique. L’inspiration est toujours là et ce ne sont pas les murs qui manquent. Néanmoins, j’ai aussi l’envie de sortir un peu plus de Rennes. D’aller voir du pays.
Unidivers : Pourquoi ce pseudonyme, War ?

Unidivers : Vous écrivez « Je peins donc je suis » : est-ce une activité vitale pour vous ?
War : C’est ce pour quoi je suis fait.
Unidivers : Comment considérez-vous votre travail ? Est-ce qu’il a évolué, selon vous, au fil des années ?
War : Trouver son style, développer son langage demande du temps et du travail. Tout est toujours en mouvement.
Unidivers : Travaillez-vous aussi en dehors de la rue ? Sur d’autres supports ? Et si oui, pourquoi ?

Unidivers : La ville de Rennes vous met régulièrement à l’honneur : comment négociez-vous cette notoriété ?
War : C’est gratifiant. Ça marque une étape dans mon parcours. Ça m’encourage à continuer.

War : Tout dépend toujours de ce qu’on entend exactement par « street art ». Pour répondre rapidement, le graffiti depuis ses origines à New York est pris dans un paradoxe : considéré selon le point de vue comme une pratique artistique et comme une pratique hors la loi (elle s’inscrit sur des supports qui sont la propriété d’autrui). En tant qu’héritier, le street art est pris dans le même paradoxe.
Unidivers : Selon vous, comment un graffeur s’accommode du manque de reconnaissance, de l’ombre ?

Unidivers : Qu’attendez-vous de ce partenariat avec Lendroit Éditions ? Vous avez d’autres projets en cours ?
Je souhaitais faire un petit travail d’édition pour la fin de l’année, dans un lieu identifié à Rennes. D’autre part, je prépare une exposition pour 2016. Et d’autres projets originaux qui j’espère verront le jour…
http://www.lendroit.org/
http://warindawest.fr/
