L’aventure est un mot aux mille facettes. Où commence-t-elle, où finit-elle ? Un homme d’aventures est un aventurier, une femme d’aventures une femme galante. Mais on peut aller à l’aventure, tenter l’aventure, avoir le mal d’aventures, dire la bonne aventure, se retrouver d’aventure… D’Ulysse à Errol Flynn, d’Athos à Pierre Loutrel, de Tintin à Joseph Kessel, sans oublier Mary Read, Anne Bonny et Karen Blixen, ce Roman des aventuriers dresse le portrait piquant de ces héros d’hier et d’aujourd’hui qui ont décliné le mot « aventure » à toutes les sauces, à toutes les époques, sur toutes les mers et tous les continents.
Une couverture présentant une photographie vintage des plus parlantes. Un résumé alléchant. Un titre prometteur. Tout était présent pour susciter l’envie de découvrir cet ouvrage historique et biographique. Malheureusement, ce fut une réelle déception.
À travers ce livre, François Céséra a tenté de proposer à son lecteur une approche succincte de quelques figures d’aventuriers, hommes et femmes, parmi lesquels Ulysse, Lancelot du Lac, Mary Read et Anne Bonnie ou encore Tintin. En tout, ce sont dix-neuf personnalités, réelles ou légendaires, qui sont présentées. Une diversité à première vue attrayante. Avant d’entamer la lecture…
Car, une fois fait, c’est rédhibitoire : le style employé par l’auteur pour conter ces bribes de vie est indigeste au possible. Je crois n’avoir jamais lu un récit aussi ampoulé, où l’on essaie de faire sourire le lecteur à chaque phrase, en jouant sur chaque mot. La lourdeur de l’écriture est un frein puissant à une plongée au coeur de ces petites biographies. Exemple :
Avec Ulysse, on le remarque assez vite, ça plisse ou ça glisse. Il n’a rien d’Hercule et de ses deltoïdes en titane, ni d’Achille et de son nom de clown aux pieds légers. Mon talon, justement, c’est Ulysse. L’Illiade et l’Odyssée est le premier vrai livre [sic] que j’ai lu. C’était en Normandie, au mois de juillet, alors que la Manche semblait trop grande pour Poséidon et notre maison trop petite pour Zeus. Cette maison se hérissait sous la pluie des Contes et légendes mythologiques, ce qui est logique, car elle avait été baptisée Le hérisson par mon spartiate de grand-père.
Ce court paragraphe pourrait être une exception, un interlude dans le récit. Malheureusement, le lecteur doit s’habituer, car il en est ainsi durant plus de 230 pages ! Un calvaire. Peut-être que l’expression « dresse le portrait piquant » de la quatrième de couverture aurait dû m’alerter.
J’aime les biographies didactiques, j’aime les biographies plus intimes. Mais l’excès de jeux de mots et de digressions dans ce genre littéraire n’est pas cohérent. Peut-être que certains lecteurs sauront outrepasser le style et apprécier les portraits dressés par François Cérésa, puisque l’idée initiale est tout de même intéressante.
Un ratage.
Marylin Millon
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[Rocher
Janvier 2012
231p.
19€19
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