Une enquête scientifique inédite retrace l’ADN de Léonard de Vinci à travers plus de 600 ans d’histoire familiale, révélant l’existence de descendants vivants et levant un coin du voile sur le mystère biologique du plus grand esprit de la Renaissance. L’ADN ressuscité de Léonard de Vinci ou 21 générations pour ranimer un génie…
Et si Léonard de Vinci n’était jamais tout à fait mort ?
Plus de cinq siècles après sa disparition à Amboise en 1519, le génie de Léonard de Vinci refait surface, cette fois dans les laboratoires d’analyse génétique. Un groupe de chercheurs mené par l’historien italien Alessandro Vezzosi et la généalogiste Agnese Sabato a réussi l’impensable : reconstituer, génération après génération, la lignée biologique de l’inventeur jusqu’à identifier six descendants masculins vivants. L’ADN du maître, transmis au fil de 21 générations, vient d’être partiellement reconstitué. Une prouesse scientifique et historique sans précédent, à la croisée de la génétique, de la biographie et d’un soupçon de science-fiction.
Une traque ADN à travers les siècles
L’enquête a démarré en Toscane, au berceau de la famille Da Vinci, dont les racines remontent à un certain Michele, né en 1331. Pas moins de 14 générations ont été cartographiées dans les précédents travaux de Vezzosi, publiés dès 2016. Mais l’extension de la lignée jusqu’au XXIe siècle et l’identification d’individus porteurs du chromosome Y – transmis exclusivement de père en fils – ont nécessité une combinaison complexe de tests génétiques, d’archives notariales et paroissiales, de données anthropométriques et de reconstitution familiale minutieuse. Résultat : plus de 400 individus répertoriés, dont six hommes vivants partageant un ADN partiel avec Léonard.
Pourquoi cela change (presque) tout
D’un point de vue scientifique, cette découverte est vertigineuse. En analysant l’ADN des descendants et en le comparant à des fragments potentiellement récupérables dans des objets ayant appartenu à Léonard – carnets, pinceaux, cheveux, ou ossements supposés dans la chapelle Saint-Hubert – les chercheurs espèrent reconstruire un profil génétique plus complet du maître. Ce profil pourrait aider à :
- identifier sa prédisposition génétique à la synesthésie (ce phénomène où l’on « voit » les sons ou « entend » les couleurs, commun chez les artistes visionnaires) ;
- comprendre ses aptitudes cognitives hors norme, notamment en géométrie, en mécanique ou en anatomie ;
- réévaluer ses pathologies éventuelles, comme une possible ambidextrie pathologique, voire une forme légère d’autisme ou de TDAH ;
- tracer les origines exactes de la famille Da Vinci, au croisement du génome européen et d’anciennes migrations méditerranéennes.
Des descendants bien réels… mais discrets
Ces six descendants identifiés vivent aujourd’hui en Toscane ou en Lombardie. Aucun ne s’appelle « Vinci » – le patronyme n’a jamais été transmis par Léonard lui-même, resté sans enfant légitime. Leur existence a été tenue secrète, mais certains seraient menuisiers, artisans, employés. Des Italiens ordinaires… porteurs d’un patrimoine extraordinaire.
Le plus surprenant ? Aucun ne revendique d’héritage artistique particulier. L’un d’eux aurait même confié n’avoir « jamais touché un pinceau de sa vie ». Faut-il y voir une preuve que le génie ne se transmet pas génétiquement ? Ou au contraire, que ce génome latent attendait qu’on le réveille ?
Le fantasme d’une résurrection génétique ?
Ce n’est plus tout à fait de la science-fiction. En recomposant progressivement l’ADN de Léonard, certains chercheurs imaginent, à terme, un projet de reconstruction biologique ou neuronale. Des voix s’élèvent déjà contre cette dérive prométhéenne, voyant dans cette quête une nouvelle forme de « culte du génie ». D’autres y lisent un espoir : celui de raviver une conscience éteinte, comme un Phoenix de laboratoire.
Vers un musée vivant de Léonard ?
À Vinci, son village natal, un projet de musée interactif autour de l’ADN du maître est en cours. Le public pourrait un jour observer en direct la restitution de traits physiques de Léonard, voire des simulations d’empreintes vocales et d’expressions faciales à partir de son génome partiel. Un Léonard numérique, semi-biologique, presque vivant.
Une découverte à double tranchant
Au-delà de l’émerveillement, cette affaire interroge : à quel point pouvons-nous ressusciter le passé ? L’ADN, outil de connaissance ou de démiurgie ? Ce qui est certain, c’est que Léonard fascine toujours autant – et que même la mort ne suffit pas à mettre fin à son génie.
- Titre de l’ouvrage : Genia Da Vinci
- Auteurs principaux : Alessandro Vezzosi (historien), Agnese Sabato (généalogiste), collaboration avec l’université de Pavie
- Échantillons génétiques : Chromosome Y de 6 descendants vivants comparé à des fragments issus d’objets anciens
- Durée des travaux : plus de 30 ans de recherche cumulée
