Une famille de femmes que la vie a souvent bousculée mais qui est parvenue avec le temps à apprivoiser les tumultes. Les hommes ont peu de place dans cette vie et naturellement quand l’une d’entre elle tombe amoureuse tout vacille. L’équilibre est à redéfinir et tout le monde s’y emploie tant bien que mal. Mais le destin ne les laissera souffler que peu de temps avant d’imposer une autre réalité. La famille devra alors tout réapprendre. La mécanique de l’adoption devra à nouveau se mettre en marche forçant chacun à prendre une nouvelle place…
Il va être difficile d’établir un classement annuel des films de l’année, car cette fin d’année cinématographique est de très bonne qualité. Comme dit l’adage, il vaut mieux avoir des problèmes de riches que pas de problèmes du tout. Les Adoptés figurera sans doute au classement final. Pour son premier long métrage, Mélanie Laurent fait œuvre d’élégance.
On soulignera une façon de filmer l’intimité des personnages qui parvient à en traduire puissamment l’intériorité. Le spectateur n’est pas assis devant l’écran mais bien installé à l’intérieur du film, voire peu ou prou dans chaque protagoniste. Il devient un personnage invisible qui goûte son plaisir tout contre la pellicule. La musique envoutante y contribue.
Les Adoptés fait revivre adroitement le merveilleux d’une belle enfance, avec ses farandoles, ses roulades, ses bulles de savon, ses rêveries, sa poésie mélancolique aussi… L’histoire combine avec grâce plusieurs événements, des rires naturels et subtils, des émotions authentiques et bien dosées. C’est une histoire moderne aux dialogues percutants avec comme seul bémol un petit côté ‘déjà-vu’. A recommander.
Réalisé par Mélanie Laurent, avec Mélanie Laurent, Denis Ménochet, Marie Denarnaud, 23 nov. 2011, 1h 40