Il était une fois un festival qui invite grands et petits à se retrouver tous les dimanches durant une saison. Contes et comptines, concerts et conciliabules, cirques et clowneries, confettis et confitures, les Coquecigrues ont concocté pour la 9e année consécutive un programme inénarrable. Son ennemi premier ? L’esprit morne qui menace les dimanches d’hiver. Son arme ? La culture. Afin de « faire oublier que demain c’est lundi » nous explique son fondateur et directeur artistique Pascal Roignau. Le maître-mot des Coquecigrues, c’est la « convivialité ».
L’aventure des Coquecigrues commence il y a bientôt dix ans. Ne sachant que faire le dimanche avec ses enfants, Pascal se rend compte qu’il existe un vrai manque culturel. Comme il a déjà les deux pieds dans le plat du monde du spectacle, il en profite pour activer ses réseaux et proposer une première offre le dimanche. C’est le départ des Coquecigrues.
Le jeune festival remporte dès le début un franc succès à Rennes. Preuve qu’il existait bien une demande pour la culture le dimanche. D’autres acteurs culturels emboîtent d’ailleurs rapidement le pas et proposent une programmation familiale le jour du repos dominical : la Paillette, les Champs libres notamment. Et de Rennes, les Coquecigrues s’étendent à l’Ille-et-Vilaine puis les départements bretons.
En pratique, le festival se déroule de janvier à juin tous les ans dans l’ensemble de la Bretagne. Le programme est fait autant pour les petits et les grands. Les enfants et les parents y trouvent ainsi leur compte lors de spectacles souvent burlesques, mais sans genre imposé. Théâtres, concerts, marionnettes, ballades, ateliers, clowns… tous les artistes sont les bienvenus. Le choix des spectacles se fait aux coups de cœur. « Je marche à la sensibilité, je suis quelqu’un d’instinctif – confie le fondateur –, mais il y a quand même des temps forts, les festivals de rue par exemple. Je vais à Avignon, Chalon-sur-Saône tous les ans. »
L’objectif des Coquecigrues ne se cantonne pas à apporter de la culture aux familles le jour de la semaine où elles ont le temps de sortir ensemble. Les ambitions sont plus grandes. De nombreux spectacles se déroulent dans des lieux peu communs : des monuments ou des endroits patrimoniaux remarquables. Le château de Fougères, le manoir de la Briantais à St Malo, la presqu’île de Rhuys, mais aussi le site minier de Pompéant et bien d’autres accueillent le temps d’un dimanche les facéties des organisateurs.
« Notre objectif c’est de créer un tourisme de proximité. Ce que l’on veut ce n’est pas attirer le parisien en Bretagne, il y vient en été de toute façon. Non pour nous, l’important c’est que l’hiver il y ait une circulation qui se fasse, une dynamique qui s’instaure. Qu’une famille rennaise parte passer la journée dans le Morbihan pour notre spectacle. En passant, elle visitera ce qu’il y à voir autour et mangera une crêpe. Cela créé du mouvement, du dynamisme, du tourisme de proximité. […] J’ai un très bon souvenir, une année on a investi le stade rennais, c’était génial de voir 500 personnes regroupées dans les tribunes et le reste complètement vide. »
La saison 2014 s’achève fin mars à Rennes. Le taux de remplissage a été impressionnant dans la capitale bretonne : 98 %, « et encore on dit 98 % pour ne pas dire 100 % », confie malicieusement Pascal Roignau. Des résultats qui permettent à l’association un financement « moitié/moitié » : 50 % de subventions publiques et 50 % de fonds qui viennent des entrées et des partenaires privés.
Avant d’aller faire rire dans d’autres cieux bretons, en l’occurrence le Morbihan, les Coquecigrues salueront la capitale bretonne avec un dernier week-end, les 22 et 23 mars, tout en découvertes. Magic Meeting est une ballade sonore, burlesque et participative du centre-ville de Rennes. Une rencontre magique à découvrir dès 5 ans.
Familial, burlesque, patrimonial, mais surtout convivial, si vous ne connaissez pas encore les Coquecigrues, toute la programmation est ici.