Les éphémères d’Andrew O’Hagan, ouvrage publié aux éditions Métailié, raconte la beauté et l’émotion de l’amitié à travers la vie d’un groupe de jeunes de la classe ouvrière, sur fond de thatchérisme sauvage.
Certains moments de la jeunesse, rythmés par de forts liens d’amitié, restent en mémoire toute une vie. Et ils viennent réchauffer les cœurs blessés des amis devenus adultes. Il en est ainsi entre Tully Dawson et James Collins.
À dix-huit ans, James se retrouve seul suite à la démission de ses parents. Il trouve un petit boulot à l’Agence pour l’emploi et se réconforte auprès de son ami Tully et de sa famille. Tully, vingt ans, est tourneur. Charismatique et effronté, batteur dans un groupe de musique, Tully est très populaire. Toutefois une ombre passe dans son regard quand il pense à la déchéance de son père, licencié suite à la grève des mineurs.
Pour fêter la réussite aux examens, Tully offre à James un billet pour le festival de musique et le concert des Smiths à Manchester. Leurs amis, Tibbs, Limbo et Hogg seront de la partie. Pour ces cinq-là, musique et cinéma font partie intégrante de leur vie. A tel point qu’ils se parlent souvent en répliques de films. C’est leur monde, parfois impénétrable. Mais malgré la situation politique avec Margaret Tatcher qui inquiète Tibbs, la crise cardiaque du père de Tully, les errements de Limbo, les dérives légendaires de Hogg, les cinq adolescents passent quelques jours inoubliables à Manchester.
« Ce que nous vécûmes ce jour-là, c’était notre histoire. Nous n’avions pas l’autre partie, l’avenir, et nous n’avions aucun moyen de savoir ce qu’il serait. Il altérerait peut-être nos souvenirs de tout ça, ou s’en inspirerait, personne ne le savait. Mais je sentais alors, j’en suis certain, que l’histoire de cette salle et de notre périple pour y parvenir ne s’effacerait jamais. »
Des moments inoubliables que jamais rien n’effacera. C’est ce que nous démontre Andrew O’Hagan dans une seconde partie. Nous sommes à l’automne 2017, trente-et-un ans plus tard. La vie a suivi son rythme avec ses joies et ses peines. Tully a suivi les conseils de son jeune ami en reprenant ses études et il est devenu professeur. Marié à Anna, il est père de deux enfants. Mais aujourd’hui, il se sait condamné par un cancer généralisé. Seul son ami de toujours peut l’aider à finir dignement sa vie, comme le pensait Shakespeare.
« Et que la mort soit fière de nous prendre. »
James se retrouve face à un cruel dilemme. L’ami est-il plus fiable que l’épouse pour juger de la façon de mourir dans la dignité ? La chaleur de leur dix-huit ans peut-elle encore réchauffer les cœurs ?
Andrew O’Hagan construit un roman poignant sur la beauté de l’amitié. Si la première partie a la légèreté et la folie des amitiés adolescentes, la seconde est empreinte de gravité et de tendresse.
L’auteur écossais, plusieurs fois finaliste du Booker Prize, propose ici un roman inoubliable sur les passions partagées de la jeunesse. Un magnifique hommage à la force et la magie intemporelle de l’amitié.
Ce roman figure dans la première liste des trente livres sélectionnés pour le Prix du Roman Fnac 2024 et il figure dans les sélections coups de cœur de la Rentrée Littéraire des libraires Furet et Decitre
Andrew O’HAGAN est né à Glasgow en 1968. Ses romans, traduits dans plus de 15 pays, ont été trois fois finalistes du Booker Prize. Il écrit régulièrement pour la London Review of Books et The New Yorker. Les Éphémères, best-seller littéraire célébré par la critique et le public, a remporté le Christopher Isherwood Prize et le Waterstones Scottish Book Award. Il a été élu “livre de l’année” par The Guardian, The Spectator, The Sunday Times, Financial Times et Evening Standard
Les éphémères (Mayflies) d’Andrew O’Hagan, Éditions Métailié, traduit par Céline Schwaller, 288 pages, Prix : 21,50 euros, ISBN : 979-10-226-1386-6 Disponible en numérique. Parution : 19 août 2024
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