Louannec. Yves Privé expose ses sculptures au phare de Nantouar

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Phare de Nantouar

Jean-Michel Perche est le propriétaire du phare de Nantouar à Louannec dans les Côtes d’Armor. Pour sensibiliser le public à la montée des eaux et au patrimoine menacé, il a convié le sculpteur Yves Privé à y exposer ses œuvres. L’exposition Amers est visible ce week-end, jusqu’au dimanche 3 août 2025.

Le phare de Nantouar, qui fait face à Perros-Guirec (22), a été racheté aux Phares et Balises par Jean-Michel Perche en février 1994, lors d’une vente aux enchères à la bougie. A cette période, il était déjà menacé par la montée des eaux et le recul du trait de côte.

phare de Nantouar
Jean-Michel Perche

Passionné par les phares, le nouveau propriétaire, architecte de profession à Rennes (35), réalise de gros travaux d’enrochement afin de protéger l’édifice des tempêtes. Chaque année, le risque et le danger sont cependant croissants, comme le constatent les nombreux promeneurs qui empruntent le GR34, depuis les tempêtes de mars 2008 qui ont encore fait reculer la micro-falaise…

Le phare de Nantouar fait partie du domaine privée et n’est pas accessible habituellement. Il est en ce moment exceptionnellement ouvert à l’occasion de l’exposition des sculptures d’Yves Privé, et grâce à la rencontre amicale de deux hommes : d’un côté Jean-Michel Perche, le propriétaire du phare, un amoureux de la mer et peintre depuis 50 ans ; de l’autre, le sculpteur Yves Privé de Trélévern (22) qui présente ici ses totems sculptés.

L’exposition Amers, orchestrée par les deux amis, est à découvrir dans les jardins du phare de Nantouar. Elle a pour thématique : la réflexion sur la relation entre l’homme et la nature et sur la force et la fragilité de l’existence humaine. 

Le public appréciera aussi les photos de gardiens et de gardiennes de phares au cours de différentes périodes et de vieilles cartes postales, sans compter sur les anecdotes relatées par les uns et les autres. L’objectif de cette exposition est aussi de faire connaître l’histoire du phare de Nantouar…

L’exposition est gratuite. La récolte des dons est cependant destinée à la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM). 

Biographie :

Yves Privé est un ancien moniteur de voile qui est aussi sculpteur depuis l’adolescence. Il a beaucoup voyagé en Afrique, où il a découvert des sculptures dans les tribus de chaque village ; c’est là qu’il a eu l’idée et l’envie de se lancer dans la sculpture de totems en bois. Yves Privé est également sensible à la vie dans les phares. Il a créé des totems et peint des portraits monochromes de gardiens de phares. Amoureux de la nature, Yves privé utilise autant le bois de récupération que les essences locales : le châtaignier, le chêne et le pin, pour créer ses œuvres monumentales.

Les sculptures de totems sont des œuvres qui symbolisent l’humanité et l’ouverture sur d’autres cultures.

Phare de Nantouar
Le sculpteur Yves Privé

Histoire du Phare de Nantouar :

Les travaux de construction du phare commencent en 1859 pour se terminer en 1860. Ils sont réalisés par l’entreprise Prigent avec ses 24 maçons et ses 30 manoeuvres. Un bâtiment annexé sert de maison pour le gardien. Les deux feux construits en 1860, munis de lanternes suspendues à l’extrémité d’une potence, présentent cependant des extinctions dangereuses pour la navigation de nuit ; Alors en 1882, les ingénieurs placent chacun des feux dans une tourelle à demi-engagée dans le pignon de la maison-phare, une réalisation qui offre une grande facilité de visite et d’allumage. Chacun des feux est placé derrière une ouverture en œil de bœuf, ménagée au sommet de la tourelle. Le toit et l’escalier de la tourelle sont en granit. Cette nouvelle construction ajoute au petit logement du gardien, une chambre de service située dans le grenier de la maison.

 En 1890, la construction du magasin aux huiles est maintenant séparé du logement, car auparavent placé à l’intérieur du logement de famille du gardien, il risquait des accidents ménagers voir même la destruction de l’édifice et du phare lui-même. On construit alors une annexe qui fait office de cellier et de buanderie, placée en appentis contre le pignon opposé à celui de la tourelle circulaire, à droite de la porte d’entrée.

En 1911, on renforce l’éclairage du fanal en installant un feu catoptrique avec un réflecteur de 0,50 mètre d’ouverture, muni d’une lampe à deux mèches.

En 1944, le dispositif d’éclairage est détruit par les troupes allemandes. Après la Seconde Guerre mondiale, on profite des réparations pour électrifier le phare de Nantouar avec quatre occultations toutes les 12 secondes. 

Le phare est définitivement éteint en 1976. Jean Quéré a été le dernier gardien en poste…

Exposition des sculptures d’Yves Privé, jusqu’au dimanche 3 août 2025
Horaires : vendredi, samedi et dimanche de 15h à 19h.
Phare de Nantouar, Louannec


phare de Nantouar
photo de Hubert Jeannin