Qu’il est loin le temps des magazines BD papier que l’on retrouvait chaque mois chez notre marchand de journaux. Pilote, Le journal de Tintin, BoDoî, Metal Hurlant, A suivre ont eu leurs heures de gloire jusqu’à la fin des années 90. Après, ce ne sont que des essais plus modestes, souvent proches du fanzine, qui ont essayé de survivre. Aussi peut-on se réjouir de la naissance d’un nouveau périodique BD. Il est baptisé M-bd Mag, le magazine BD…
Après 4 numéros déjà parus, il est temps d’examiner le contenu et l’évolution de M-bd. On retrouve quelques figures connues des rôlistes, comme Bruno Bellamy et ses Bellaminettes, mais aussi quelques incursions venues du Japon et, surtout, beaucoup de jeunes auteurs. Le ton y est à la fois militant (dans l’éditorial et quelques aventures) et commercial (faut bien survivre…) et la ligne éditoriale privilégie la diversité tant dans le style que le dessin. L’idée fondatrice du magazine est de s’adosser à un site pour que le lecteur vote pour ses auteurs préférés afin de dégager le meilleur du magazine et motiver les auteurs à faire mieux. Bonne idée.

Mais ne boudons pas le bonheur de découvrir des auteurs en mal d’éditeur. Nous avons particulièrement apprécié les oeuvres de Tyef, Julien Chêne et Rémédium : soit pour l’originalité du scénario ou du monde créé, soit pour la qualité du dessin (voire les deux). Ce n’est d’ailleurs pas une surprise s’ils sont en tête des votes (peu nombreux) des lecteurs. M-Bd est ainsi une belle et intelligente initiative indépendante qui apporte un peu de lumière dans un monde de l’édition BD en recherche d’un second souffle. Malheureusement, le manque d’homogénéité du projet et de qualité globale des premiers numéros pourrait se révéler fatal à cette aventure commerciale. On souhaite à M-bd d’ajuster le tir afin que son beau projet rencontre le succès qu’il mérite.
Didier Ackermann
