Man Rec + Wo-man sont les deux solos que vont performer Amala Dianor et Nangaline Gomis au Triangle le 7 mars 2023. Le premier est le solo original créé par Amala Dianor il y a un dizaine d’années, le second une revisite que le chorégraphe imagine pour la danseuse Nangaline Gomis. L’interprète s’exprime sur les débuts et l’expérience de ce travail en collaboration avec Amala Dianor.
Au Mans, à Lyon, en Seine Saint-Denis et bientôt à Rennes, la danseuse Nangaline Gomis interprète depuis quasi un an et demi le solo Wo-man. Son travail prolonge celui d’Amala Dianor qui, en 2014, créait son spectacle Man-rec, « Moi seulement » en wolof (langue parlée au Sénégal et en Mauritanie). Dans cette création de l’intime, le chorégraphe explore ses différents « moi » en puisant dans sa palette chorégraphique composée d’influences hip-hop, contemporaine et danse africaine. Le 7 mars 2023, au Triangle, ces deux solos vont se succéderont pour donner à voir au public deux intériorités et deux identités chorégraphiques qui se retrouvent par endroit et se démarquent par d’autres. La danseuse nous raconte son expérience aux côtés du chorégraphe.
Nangaline Gomis a découvert la danse très tôt. Sa mère dirigeait une école de danse et son père s’y rendait quelquefois pour accompagner au rythme du djembé les cours de danse africaine. Là bas, elle s’initie à la danse classique, au moderne jazz et au hip-hop. À la fin de son lycée, Nangaline réussit à intégrer le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse (CNSMD) de Lyon, elle part donc pour la ville des Lumières et se spécialise en danse contemporaine. Le cursus de quatre ans s’accompagne, en troisième année, d’un examen final qui détermine l’entrée au Jeune Ballet de Lyon. L’épreuve consiste pour les élèves à démarcher et rencontrer un chorégraphe afin que ce dernier leur apprenne une variation de son choix. À ce moment-là, Nangaline s’interroge sur son identité chorégraphique et sur la manière dont elle pourrait diversifier l’esthétique de sa danse. « Je trouvais que ma culture chorégraphique n’était pas assez étendue. Et c’est dans ce cadre que j’ai découvert le travail d’Amala et son style chorégraphique. Ça a très vite été le coup de cœur ». Nangaline est séduite par la gestuelle et l’identité chorégraphique d’Amala Dianor. Elle le contacte et il accepte de lui créer un solo pour l’examen. Cette première collaboration ne dure que le temps de trois jours.
Le CNSMD terminé, la jeune danseuse participe à un projet avec le chorégraphe et danseur Noé Soulier à Paris. Un jour de représentation, Amala Dianor se trouve parmi le public et, après avoir reconnue et vu danser Nangaline, le chorégraphe lui propose de travailler avec lui sur une nouvelle version du solo Man Rec. Un véritable défi pour Nangaline, tout juste sortie de l’école : « C’est une expérience fondamentale en termes de responsabilité dans la mesure où le spectacle ne dépend que de ton énergie, de ta performance, de ce que tu veux donner. C’est aussi une belle expérience en termes de rapport avec le chorégraphe ». Il n’était pas non plus anodin pour Nangaline de reprendre une œuvre aussi personnelle. « Il fallait que je trouve le bon dosage pour concilier la chorégraphie d’Amala, imprégner et respecter sa gestuelle sans que j’oublie d’exister en tant que danseuse à part entière ».
En tant qu’interprète, Nangaline félicite l’accompagnement d’Amala dont la bienveillance et l’attention lui ont permis, au fil des représentations, de s’approprier la chorégraphie. Pour la danseuse, au-delà de l’aspect technique que représente le solo il s’agit avant tout d’une histoire de sensation, d’émotion et de transmission.
Avec Wo-man, l’idée n’était pas tant de créer le pendant féminin de Man Rec que de mettre en avant un esprit d’évolution et de transmission. « L’écriture chorégraphique d’Amala n’est pas genrée. Je pense qu’il avait simplement besoin que la voix qui porte le solo soit celle d’une femme avec un autre style de danse », exprime t-elle. « Et pour ma part, ce n’était pas non plus une différence que j’avais envie d’exploiter. »
Man Rec + Wo-Man est le brillant résultat d’un partage et d’une rencontre entre deux danseurs. Le respect, la patience, l’écoute et le travail dans lesquels s’est réalisée la collaboration, confère à la chorégraphie une valeur d’autant plus intime et émouvante. Venez regardez ces corps danser et s’exprimer dans un élan de confidence.
Man Rec + Wo man par Amala Dianor et Nangaline Gomis le mardi 7 mars à 20h au Triangle, Boulevard de Yougoslavie.
Horaire:
Tarif Unique: 9€
Tarif SORTIR!: 4€
Tarif SORTIR! Enfant: 2€