Pas moins d’une vingtaine d’associations – de la protection animale à celles des producteurs et consommateurs contre la malbouffe – appelaient à cette manifestation parisienne. Elle devait se réunir dimanche 3 mars devant le Salon de l’Agriculture. 1500 personnes ont répondu « présentes » en partant de la gare Montparnasse…
A 14h, le cortège hétéroclite s’ébranlait de Montparnasse pour battre le pavé parisien. Sous un froid soleil d’hiver, une jolie foule se pressait sur l’esplanade de la gare avec quelques personnalités pour galvaniser les troupes par leur discours, comme Allain Bougrain-Dubourg. La sono était bien audible des manifestants et des nombreux passants qui empruntaient le train en ce week-end de vacances. Ce fut dont l’occasion d’informer par des tracts sur les coulisses de l’agroalimentaire : tant sur le projet de l’usine de « 1000 Vaches » du côté d’Abbeville que d’autres comme la production du lait ou les élevages porcins.
Novissen était là en force avec les nombreux panneaux jaunes et les pétitions à signer pour contrecarrer cette ferme-usine. Mais les Lyonnais de L214 avaient trouvé un prompt renfort pour aborder les sujets de l’agroalimentaire sur lesquels leur lobbying s’avère particulièrement payant. Arborant des bandeaux, des vestes oranges, ils ont apporté de la couleur à un cortège qui n’en manquait pourtant pas. Il est rare de
réunir et fédérer le monde de la protection de la nature et de la protection animale, comme le rappelait justement Allain Bougrain-Dubourg en préambule. Les têtes « connues » ne manquaient pas comme Michel, et ses 75 ans, que l’on rencontre souvent à travers la France avec son appareil photo. Il n’y a pas d’âge pour s’indigner, comme disait le regretté, mais si peu écouté, Stephan Hessel et le sujet avait tout lieu d’apporter de l’indignation.
Alors bien sur, en tractant nous avons toujours droit au « Vous faites quoi pour les humains ? », suivi d’un grand silence lorsque l’on renvoie cette même question à son interlocuteur. C’est justement l’humain et l’animal qui étaient réunis ici. Deux partis politiques l’avaient compris avec le Front de Gauche et des auto-collants « L’humain d’abord » en forme de coeur et Europe Écologie Les Verts et ses drapeaux fleuris. Malheureusement, point d’élus de ces formations et seulement deux élus de la Somme pour faire passer le message. Aussi les formations
politiques étaient bien absentes dans ce sujet sociétal qui devraient les concerner. Après de longues minutes à descendre la rue Lecourbe, quasi déserte en ce dimanche d’hiver, le cortège a atteint la porte de Versailles et a été accueilli par les derniers visiteurs du salon et un bel alignement de cars de police, plus mobilisée par la circulation que par la violence des joyeux manifestants qui criaient des slogans dans tous les sens au son des cloches et des klaxons.
Oui, il y aura un lendemain à cela et les différents intervenants appellent aussi à se faire entendre à nouveau en période de Municipales et pourquoi pas à l’ouverture du salon 2014. En attendant, des projets d’élevage hors-sol voient le jour partout en France, tuant pas mal de petits producteurs concurrents, sans parler des maraichers et producteurs de fruits, grands oubliés du salon de l’agriculture.
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