La fourrure, c’est pour les Cro-Magnon, nous voulons l’évolution !

Tandis que les médias détaillaient les manifestations sauvages contre l’Aéroport de Notre-Dame-Des-Landes et les arrestations nombreuses de la nuit de samedi à dimanche, la plupart des associations de protection animale se réunissaient à Paris et Marseille avec un but commun : l’abolition de l’usage de la fourrure animale. La marche contre la fourrure 2012 n’est pas passée inaperçue.

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Marche contre la fourrure (Photo : Iceman)

Unidivers Mag s’est rendu à Paris au départ du défilé devant la Tour Montparnasse à l’invitation de l’association Respectons. Un défilé qui avait pour but d’informer le public sur les dessous de l’industrie de la fourrure qui massacre chaque année pas moins de 50 millions d’animaux (voir le rapport de la commission européenne). La France n’est pas la dernière dans ce triste commerce avec une trentaine d’élevages officiels et de nombreux fourreurs se fournissant partout dans le monde. Contrairement aux idées reçues, la fourrure n’est pas l’apanage de la haute couture, de nombreux cols de doudounes, parkas et autres vestes sont constitués de fourrure. Et pas n’importe laquelle : fourrure de lapin, de chat ou de chien qui passe à travers les mailles d’une réglementation laxiste sous des noms exotiques.

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Marche contre la fourrure (Photo : Iceman)

Les élevages ne sont qu’une partie infime du commerce de la fourrure puisque de nombreux animaux sont capturés dans la nature avec un rejet énorme d’animaux « non utilisables » (de l’ordre de 75% de l’ensemble des animaux piégés). Ce ne sont donc pas moins de 240 visons sauvages qui sont sacrifiés pour un seul manteau. Ajoutez à cela la pollution par les produits chimiques utilisés dans le traitement des peaux et fourrures et le fait que certains pratiquent le dépeçage sur des animaux vivants (des vidéos en témoignent) et vous aurez compris que cette industrie n’a rien du glamour qu’on lui prête trop souvent.

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Marche contre la fourrure (Photo : Iceman)

Dans de nombreux pays, des réglementations sont prises pour interdire les fermes d’élevage ou au moins contraindre très fortement l’utilisation de la fourrure. L’État d’Israël réfléchit à l’interdire totalement. C’est dans cette optique qu’environ 1000 militants ont parcouru le pavé parisien jusqu’au Quartier Latin. Des militants venant de Belgique comme ceux d’Animaux en péril et leurs grandes bannières bleues, mais aussi de la région parisienne comme la petite Camille, 7 ans, qui ne veut pas « voir des dames porter mon lapin adoré en vêtement ». Oui, il y avait des personnes de tous les âges, de toutes les origines et conditions sociales. La protection animale est transcatégorielle. Il était réjouissant de voir un vieux monsieur applaudir au passage du cortège, mais beaucoup moins de voir plusieurs personnes vociférer des noms d’oiseaux et faire des bras d’honneur aux manifestants

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Marche contre la fourrure (Photo : Iceman)

En tête de cortège, des happenings ont permis de « faire de l’image » pour les médias avec des militants déguisés en animaux sanguinolents et fouettés par une Cruella plus vraie que nature. À plusieurs moments, le cortège s’est arrêté des sit-in remarqués. Quelques minutes plus tard, la foule des militants se relevait au son des cornes de brume, des sifflets et des « hou ! » pour reprendre ensuite les slogans du genre : « la fourrure, abolition ! » ou encore « la fourrure, c’est pour les Cro-Magnon, nous voulons l’évolution ! ». La manifestation a fait grand bruit sur la rue de Rennes avant d’emprunter la commerciale rue du Four et finalement se terminer en plein coeur du Quartier Latin. Il est loin le temps où ce type de manif se faisait dans des ruelles quasi désertes pour ne déranger personne. Pourtant, la législation française ne semble toujours pas vouloir bouger en ce domaine, protégé par le puissant lobby de l’industrie du luxe, l’une des rares à survivre en France malgré des délocalisations masquées.

C’est donc bien au consommateur de faire bouger les choses en refusant d’acheter des vêtements et objets contenant de la fourrure. Ainsi, cette industrie et le trafic y relatif disparaitront et des millions d’animaux seront épargnés chaque année.

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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